(Agence Ecofin) - Le Nigéria pourrait se doter d’une loi qui punit de 2 ans d’emprisonnement et d’une amende de 2 millions de nairas toute personne qui publierait sur les réseaux sociaux une déclaration mensongère ou jugée abusive. Le journal "Vanguard" rapporte que la proposition de texte, introduite au Parlement, divise déjà au sein des 2 chambres : le Sénat et la Chambres des représentants.
Le sénateur Bala Ibn Na’Allah (photo), qui porte le texte, parle de la nécessité d’assainir le flow d’informations sur les réseaux sociaux qui sont un moyen de communication précieux pour le Nigéria. Il dit viser les personnes qui font du mauvais commerce grâce à ces plateformes. Ce sont celles-là qui acceptent l’agent de certains hommes politiques pour dénigrer les adversaires de ces derniers.
Pour le sénateur Bala Ibn Na’Allah, la loi doit veiller à ce que les utilisateurs des réseaux sociaux se comportent de manière responsable. « La liberté d’expression n’est pas absolue. La liberté d’expression ne donne pas le droit de faire des allégations contre des gens qui ont droit à la dignité humaine », expose-t-il.
En face, il y a le porte-parole de Chambre des représentants, Abdulrazak Namdas, par ailleurs président de la commission des médias. Pour lui, les dérives sur les réseaux sociaux constituent le prix à payer de la liberté d’expression. La solution au problème serait de s’assurer que des journalistes professionnels investissent ces espaces de communication afin que la différence se fasse entre « le bon grain et l’ivraie ». La réglementation viendra alors après, conclut-il.
Le texte doit encore être discuté au Parlement. En attendant, il a été très critiqué par les internautes. La campagne #NotoSocialMediaBill a même été lancée sur Tweeter. Mais le sénateur Bala Ibn Na’Allah a répondu que la réaction hostile de l’opinion ne l’arrêtera pas.
La proposition de loi a même été au centre d’une réunion entre le président de la République, Muhammadu Buhari, et les membres de la Chambre des représentants. Le porte-parole du président, Garba Shehu, a dit que la liberté d’expression reste au cœur des sociétés démocratiques.
Assongmo Necdem
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