(Agence Ecofin) - En Tunisie, les médias ont été évalués dans leur couverture de l’attentat au musée du Bardo le 17 mars 2015. Une évaluation faite par la Haute autorité indépendance de la communication audiovisuelle (Haica). Le régulateur a relevé plusieurs manquements dans la communication médiatique.
Poussées par la recherche du scoop, des chaînes de radio et de télé ont réalisé des reportages en direct susceptibles d’exposer des vies humaines et d’entraver l’action des forces de sécurité. De même, certains médias ont contribué à enfler des rumeurs en présentant celles-ci comme des informations obtenues à bonne source. Cet écart professionnel est dû au fait que l’on s’est souvent contenté de témoins oculaires ou d’une seule source, sans recouper les faits supposés. On a même assisté à des contradictions dans les déclarations des sources officielles, en l’absence d’une approche de communication gouvernementale claire. Le crédit du travail abattu par la presse a pris un coup.
Au niveau du traitement de l’information, la Haica relève que plusieurs médias ont diffusé des scènes choquantes sans se soucier des enfants et des personnes fragiles. Aussi, certains journalistes ont-ils versé dans un discours violent et haineux.
Le régulateur des médias rappelle que la lutte contre le terrorisme passe aussi par la présentation des informations justes et précises afin de bien éclairer l’opinion. La Haica met d’ailleurs en garde contre toute aide voulue ou non, apportée aux terroristes dans leur stratégie de propagation de la peur et de la terreur dans la population. Le sensationnalisme est donc à bannir.
En revanche, la Haica invite les autorités à adopter une démarche communicative vis-à-vis des médias et à garantir la protection des journalistes.
Lire aussi
Palais du Pharo, Marseille, France - Explorer, Investir, Réussir.