(Agence Ecofin) - Des voix s’élèvent pour contester la fermeture de cinq chaînes de radio et de télévision en Rd Congo, au lendemain du massacre d’une centaine de personnes près de la ville de Béni, dans la région du Nord-Kivu, le 20 novembre 2014. Il s’agit de la Radio Télévision Graben Beni, la Radio Télévision Rwanzururu, la Radio Liberté Béni, la Radio Ngoma et la Radio Furu. Ces supports de communication ont été fermés sur décision du ministre des Medias, Lambert Mende.
Selon le communiqué officiel, il est reproché à ces 5 supports de « de diffuser des émissions et des messages appelant la population à se soulever contre les autorités nationales et contre la Mission d'observation des nations unies au Congo (Monusco) ». Ces médias seraient également accusés de proximité avec les complices des rebelles qui massacrent des civils ces dernières semaines.
L'Association africaine de défense des droits de l'Homme (Asadho) dénonce une atteinte à la liberté de la presse et au droit à l'information. L’association soupçonne le gouvernement congolais de régler ses comptes avec les médias appartenant aux acteurs politiques de l'opposition ou aux privés indépendants.
L’Asadho demande au gouvernement de confier ce dossier au Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (Csac). Il revient à cette instance de régulation de mener des enquêtes sérieuses et d'établir les responsabilités. L’Asadho note par exemple que la radio Ngoma Fm de Béni n'émet plus depuis janvier 2014 à cause d'une panne technique.
Pour sa part, l'Observatoire des médias congolais (Omec) demande au gouvernement d’éviter tout amalgame. Cet organe rappelle qu’en mai dernier, la Radio Télévision Rwanzururu a reçu le Prix d'excellence Lucien Tshimpupmpu pour avoir accompagné les Forces armées de Rd Congo au front contre les rebelles du M23. La cérémonie de remise de prix avait été présidée par le Premier ministre lui-même.
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