(Agence Ecofin) - En Tunisie, l’animateur de télévision Ala Chebbi (photo), accusé de banalisation du viol, a été entendu le 17 octobre 2016 par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica). L’organe de régulation a réagi à l’interpellation de plusieurs organisations et activistes de la société civile.
Ce qui fait problème, ce sont les propos tenus par Ala Chebbi au cours de son émission « Andi Manqollek » diffusée sur la chaîne privée Al-Hiwar Ettounsi. Dans l’édition du vendredi 14 octobre 2016, l’animateur a reçu la jeune Hager, 18 ans, violée depuis 4 ans par des proches de sa belle-mère. Enceinte, la jeune fille a été chassée de la maison par son père.
En direct à la télé, l’animateur Ala Chebbi a déclaré que la jeune Hager est « fautive » pour avoir contracté une grossesse « sans contrat de mariage ». Il lui a même demandé d’épouser le violeur afin de donner un papa au bébé.
Les propos de l’animateur ont été jugés choquants par plusieurs internautes tunisiens qui ont même lancé une campagne pour rappeler que le viol est un crime puni par la loi, et non par le mariage. Une pétition circule en ligne, appelant au boycott de la chaîne Al-Hiwar attounsi.
Dans un communiqué, la Haica indique que l’animateur Ala Chebbi va poursuivre sa défense ce 19 octobre. La chaîne de télévision s’est d’ores et déjà engagée à ne pas rediffuser l’émission du 14 octobre dernier, et à la retirer de son site web et de ses pages sur les réseaux sociaux.
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