(Agence Ecofin) - Officiellement, le Cameroun est en guerre contre la secte islamiste Boko Haram qui ne sévit plus seulement au Nigéria voisin. Au Cameroun, le Conseil national de la communication (Cnc) met en garde les médias contre les motions de soutien et autres appels à forts relents de positionnement et de récupération politique.
Dans un communiqué, l’organe de régulation appelle les promoteurs et les professionnels des médias à « s’atteler à accomplir en toute responsabilité leur mission d’information, de formation et de reliance sociale, en appréciant à chaque fois la nécessité de servir d’écho ou de support à des actions de nature à porter atteinte à la paix sociale ». Le texte est signé par Peter Essoka, le vice-président du Cnc qui assure l’intérim de la présidence depuis la mort de Mgr Joseph Befe Ateba, le titulaire du poste.
La sortie du Cnc intervient alors que la polémique fait rage dans le pays à propos de l’appel dit de l’élite de la Lékié, un département du Cameroun. Le texte signé par plusieurs ministres, députés, sénateurs, élus municipaux et autres hommes politiques de cette partie du pays, dénonce des complicités avec Boko Haram dans le Grand Nord du Cameroun. Le texte a été publié par les médias publics et certains supports privés.
La sortie de l’élite de la Lékié a suscité une mise au point du président de l’Assemblée nationale, Djibril Cavaye Yéguié (photo), qui dit parler au nom des populations du septentrion, accusées injustement selon lui. Tant sa sortie que celle de la Lekié ont pris des relents régionalistes susceptibles de menacer la cohésion nationale. Le vice-président du Cnc réitère le besoin d’unité de toutes les forces de la nation pour contrecarrer les velléités ennemies.
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