Congo : le patron du journal « Talassa » arrêté et soupçonné de complicité avec le chef rebelle Pasteur Tumi

(Agence Ecofin) - Au Congo, le journaliste Ghys Fortuné Dombe Bemba (photo) a été arrêté à Brazzaville par la police ce 11 janvier 2017. Le directeur de la publication du journal «Talassa » est soupçonné de « complicité d’atteinte à la sûreté de l’Etat», selon le communiqué rendu public par le procureur de la République. Ghys Fortuné Dombe Bemba serait en complicité avec le chef rebelle Pasteur Tumi qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt.

Aucune autre explication n’a été donnée sur cette affaire. Le procureur de la République a juste indiqué que le patron du journal « Talassa » a été placé en garde à vue afin d’être présenté au parquet. Ghys Fortuné Dombe Bemba n’en est pas à ses premiers ennuis judiciaires. Cette fois, le contenu de son journal n’est pas formellement incriminé.

Interrogé par Radio France Internationale, le directeur du Conseil supérieur de la liberté de communication (Cslc), Philippe Mvouo, a d’ailleurs reconnu que le journaliste n’a commis aucun délit de presse ; sans compter que le Congo applique la dépénalisation. Pourtant, le dernier numéro de « Talassa » est revenu sur la rencontre avortée entre le président congolais, Denis Sassou Nguesso, et le futur président américain, Donald Trump. Le Cslc a jugé l’article de presse « scandaleux », et le journal a été convoqué pour donner des explications.

Par ailleurs, 2 jours avant l’arrestation de Ghys Fortuné Dombe Bemba, le site d’information Brazza News indiquait que ce dernier était en danger à la suite de plusieurs articles parus dans son journal. En effet, plusieurs officiers supérieurs de l’armée congolaise seraient furieux pour avoir été accusés d’une part, de demeurer en poste malgré leur âge avancé et, d’autre part, de perpétrer des enlèvements et des assassinats.

Dans ses accusations, le journal « Talassa » avait nommément cité les généraux Ndengué et Nianga Mbooula, ainsi que le directeur général de la sécurité présidentielle, Serges Oboa, et le secrétaire général du Conseil national de sécurité, Dominique Okemba.