(Agence Ecofin) - Au Cameroun, la chaîne de télévision Afrique Média est dans le viseur du Conseil national de la communication (Cnc). L’organe de régulation des médias a convoqué le patron de la chaîne, Justin Tagouh, ainsi que trois journalistes, à savoir Michel Yetna, Hubert Etoundi et Juliana Tadda. Ces derniers présentent respectivement les émissions « Edition spéciale »,« Le mérite panafricain » et « Bouquet spécial ».
L’audition de Justin Tagouh et ses employés est prévue le 13 octobre 2014 au siège du Cnc. D’après la note de convocation, les quatre seront entendus à propos des « extraits susceptibles de constituer des cas d’atteintes aux exigences professionnelles d’éthique et de déontologie en matière de communication sociale ». Sans plus. Tout juste est-il indiqué que les extraits incriminés ont été diffusés les 7, 29 et 30 août, ainsi que le 5 septembre 2014, lors des émissions citées plus haut.
La rétrospective permet de se rendre compte que plusieurs sujets avaient été traités. A propos de la monnaie FCfa, le débat avait porté sur la nécessité de la dissoudre au profit d’une monnaie africaine. Les panélistes ont également dénoncé les Accords de partenariat économiques (Ape) que le Cameroun a signés avec l’Union européenne.
Boko Haram était également au menu sur les antennes d’Afrique Média où on accusait la France et les puissances occidentales de vouloir déstabiliser le Cameroun. L’opinion camerounaise est divisée sur le discours « panafricaniste » tenu par la chaîne de télévision privée. Les uns l’accusent d’exacerber la xénophobie, les autres applaudissent l’avènement enfin d’un média qui défend les intérêts du Cameroun et de l’Afrique. « Afrique Média ne fait pas du journalisme, mais la communication d’opinion sur le modèle de la palabre africaine », affirme un habitué des plateaux de ce Média, François Bikoro.
Justin Tagouh, le patron de la chaîne, préfère encore garder le silence, dit-il. Mais un responsable de la rédaction affirme : « Afrique Média ne cache pas son parti pris pour les questions panafricaines et se veut une réponse aux médias mainstream qui se font le devoir de véhiculer l’idéologie occidentale ».
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