Cameroun : le régulateur des médias sanctionne la télévision publique

(Agence Ecofin) - Au Cameroun, le Conseil national de la communication (Cnc) a rendu public son verdict ce 6 décembre 2016, dans l’affaire qui oppose la nommée Ghislaine Ndjoungou à la Crtv, l’office de radio et de télévision public.

Le Cnc a adressé un avertissement à la Crtv et a suspendu pour 1 mois la journaliste Irène Ndzana Fouda.

La Crtv et son employée sont ainsi sanctionnées pour avoir réalisé et diffusé à la télévision un reportage sur l’obésité infantile, montrant en clair une enfant de 5 ans, fille de mademoiselle Ghislaine Ndjoungou, elle-même journaliste.

Il y a quelques semaines, l’hebdomadaire camerounais « Kalara » révélait que cette maman avait saisi le Cnc et le ministère de la Communication d’une plainte pour « atteinte et violation des droits » de sa fillette.

L’affaire remonte à octobre dernier. La petite Raphaëlle aurait été traquée par une équipe de reportage de la Crtv. Ce mardi 11 octobre, elle est venue en consultation médicale à l’hôpital central de Yaoundé, en compagnie de sa grand-mère.

L’équipe conduite par la journaliste Irène Ndzana Fouda s’est alors obstinée à braquer sa caméra sur la jeune patiente malgré le refus catégorique de sa grand-mère. Celle-ci a même refusé de signer la moindre autorisation de diffusion des prises de vue réalisées. Les journalistes ont promis qu’aucune exploitation n’en sera faite.

Mais plus tard, Ghislaine Ndjoungou a été informée par des proches qui ont vu sa fille à la télé « avec de gros plans sur son visage ». En effet, le reportage a été diffusé plusieurs fois sur les antennes télé de la Crtv. Il y a eu non seulement l’édition du journal de 20h30 le 12 octobre 2016, mais aussi le journal de 12h le lendemain 13 octobre.

Au Cameroun, c’est la première fois que le Cnc sanctionne la Crtv ; alors que l’organe de régulation a souvent été accusé de fermer les yeux sur les dérives commises par les médias publics.

Assongmo Necdem

Lire aussi

22/11/2016 - Cameroun : la Crtv visée par une plainte pour atteinte à l’image d’une enfant