(Agence Ecofin) - La Banque mondiale a annoncé, hier mardi 16 mai 2017, qu’elle allait allouer 350 millions $ pour « appuyer des réformes de grande ampleur dans le secteur de l’intermédiation financière » au Maroc.
Selon un communiqué rendu public par l’institution, ce prêt permettra aux PME marocaines d’accéder à de nouvelles sources de financement, tout en améliorant le cadre de supervision bancaire. Il devra également favoriser le développement du marché des capitaux, en élargissant la gamme des instruments disponibles et en renforçant la protection des investisseurs marocains.
Enfin, cet appui financier contribuera à la pérennité financière de la caisse de retraite de la fonction publique, qui pourra ainsi rester un important investisseur institutionnel.
Toujours selon la Banque Mondiale, le secteur financier marocain est, à l’heure actuelle, confronté à de nouveaux risques liés à la croissance économique et à la diversification des entreprises marocaines vers l’Afrique. Ainsi donc, ce prêt approuvé « donnera à la banque centrale du Maroc les moyens de surveiller de plus près l’activité des banques, et tout particulièrement celles qui font partie de grands conglomérats financiers d’importance systémique ».
A cet effet, l’un des principaux chantiers sera la stabilisation des comptes de la Caisse marocaine des retraites (le régime obligatoire pour les pensions civiles et militaires). Cette réforme a pour effet immédiat de relever le montant de la pension minimale afin d’améliorer le revenu des retraités les plus pauvres et d’augmenter la pension de réversion versée aux veuves. Toutes ces mesures avaient été promises par l’État marocains aux fonctionnaires.
Par ailleurs, les ménages à bas revenu, en particulier, devraient bénéficier des réformes financées par ce nouveau prêt. L’amélioration de l’accès des PME au financement créera, selon la Banque Mondiale, « des opportunités et des emplois ».
Les réformes permettront également aux femmes entrepreneurs de disposer de nouvelles sources de financement, et instaureront de nouveaux systèmes de paiement électronique. Ce qui, selon l’institution de Bretton Woods, « lèvera nombre des obstacles qui ont abouti à l’exclusion économique des femmes ».
Pour Marie-Françoise Marie-Nelly (photo), Directrice des opérations de la Banque Mondiale pour le Maghreb et Malte, « Au cours des deux dernières décennies, le Maroc a largement modernisé son secteur financier et mis en place un environnement propice au développement du secteur privé. (…) On constate dans le monde que l’initiative privée est le moteur de la création d’emplois, et un meilleur accès au financement, parallèlement à d’autres efforts axés sur l’inclusion financière et à la préservation de la stabilité financière, permettra d’exploiter le potentiel considérable des jeunes et des femmes au Maroc. »
A noter que ce prêt est le deuxième accordé au Maroc par la Banque Mondiale, au titre de l’appui aux politiques de développement axées sur le marché des capitaux et le financement des petites et moyennes entreprises. Ceci, dans le but d’étendre les mécanismes de garantie publique des prêts, mais aussi d’encourager le financement sur fonds propres pour les jeunes entreprises innovantes et à forte croissance au Maroc.
Cet appui financier est également en phase avec la stratégie du Groupe de la Banque mondiale, qui vise à promouvoir des solutions axées sur les marchés de capitaux afin de lever des fonds auprès du secteur privé pour financer des projets d’infrastructure dans ses pays clients.
Pour rappel, en mars dernier, la Banque mondiale avait accordé 150 millions $ au Maroc, pour améliorer les programmes sociaux et soutenir les petites entreprises.
B.K
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