(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, le bras de fer entre les compagnies minières et le ministère des mines sur la nouvelle charte minière se poursuit. Intervenant lors d’une conférence minière en Australie, le PDG de la Chambre des mines, Roger Baxter (photo), dans des propos relayés par Reuters, a dépeint une image sombre de l’industrie.
«L’industrie minière sud-africaine est en crise et ses compagnies n’ont plus confiance en leur ministre des mines», a déclaré M. Baxter, expliquant que l’instabilité des politiques du ministre bloque les nouveaux investissements dans le secteur. Il a ajouté que deux tiers des entreprises du secteur du platine ont enregistré des pertes cette année.
Le ministre Mosebenzi Zwane, parlant à Mining Review, en marge de la même conférence, n’a pas manqué d’appeler à nouveau l’industrie minière à se conformer au nouveau code.
«La nouvelle charte minière peut être un travail en cours et ma porte reste ouverte pour discuter des inquiétudes, mais nous avons également eu beaucoup de commentaires positifs concernant ses objectifs de transformation. Cependant, il demeure une loi et les entreprises devront s’y conformer», a-t-il déclaré, rappelant que le délai pour l’augmentation à 30% de la participation des Noirs dans les mines est toujours de 12 mois, à compter du 15 juin 2017.
Pendant ce temps, la croissance de la production minière ralentit
Dans ce climat de crise, les nouvelles données de production de l’agence sud-africaine de statistiques Stats SA, ont paru. Elles révèlent qu’en juillet, la production minière de la nation arc-en-ciel a connu une croissance de 0,9%, contre 1,3% au mois de juin.
Le manganèse, le chrome, les diamants et l’or étaient, apprend-on, les principaux contributeurs positifs à ce résultat. Le minerai de fer et les métaux du groupe du platine (PGM) ont contribué négativement, chacun diminuant de 5%. La production de charbon a baissé de 1,9% par rapport à l’année précédente.
Commentant ces résultats sur Miningweekly, la Nedbank a déclaré que l’activité minière sud-africaine, faible en 2016, s’est redressée, mais que les perspectives à plus long terme demeurent incertaines en raison d’un environnement opérationnel difficile et des incertitudes politiques.
Louis-Nino Kansoun
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.