(Agence Ecofin) - Au Kenya, la tension monte entre le gouvernement et la presse privée. En effet, plusieurs journaux locaux viennent de publier un mémo du secrétaire général de la présidence de la République, Joseph Kinyua (photo), interdisant à toutes les administrations publiques de faire la publicité dans les publications privées. Dans une note de service, le chef d’état-major du Kenya et le ministre de la Fonction publique, demandent à tous les ministères et agences gouvernementales d’accorder exclusivement les plages publicitaires aux médias publics.
Par ailleurs, le Conseil des ministres a approuvé la création d’un journal gouvernemental, gratuit qui sera dénommé « MY.GOV ». La note du secrétaire général de la Présidence indique que le nouveau journal contiendra « des nouvelles utiles sur les programmes de développement gouvernementaux, qui ne sont actuellement pas disponibles au travers des autres médias». Les agents administratifs en charge de la publicité sont invités à diriger désormais tous les encarts vers le nouveau journal gouvernemental, sous peine de « sanction disciplinaire ».
Par cette décision, le gouvernement kényan poursuit ses mesures générales d’économies. Un officiel cité par l’Agence France Presse confie que les journaux privés perçoivent chaque année 18 millions d’euros au titre des recettes générées par les encarts publicitaires payés par le secteur public.
La publicité gouvernementale représente le tiers des revenus des journaux privés. Le manque à gagner sera donc important. Il s’agit d’une « menace sérieuse à la fois sur le contenu éditorial des médias, mais aussi sur la gestion et le fonctionnement des médias indépendants du pays », indique Henry Maina, le directeur régional de l’association Article19, spécialisée dans la défense de la liberté d’expression.
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