(Agence Ecofin) - En Libye, la compagnie d’État en charge des hydrocarbures (NOC) a établi un plan ambitieux pour restaurer la production de brut après des années de violence et de perturbation politiques, rapporte Reuters.
Selon les explications d’un responsable, le plan de relance a été élaboré en trois phases et sera mis en œuvre dans les trois prochains mois, ce qui permettra, dans un premier temps aux concessions El Sharara et Elephant, ayant une production combinée de 430 000 barils par jour, de redémarrer leurs exploitations. La deuxième phase, qui couvrira six à huit mois, permettra de remettre en service certains autres champs majeurs tandis que la phase finale s’étendra jusqu’en 2018 et aboutira à la réouverture de tous les champs fermés de façon à ce que la production atteigne les niveaux d’avant la crise.
« Tout ceci dépendra de la sécurité. Si les installations pétrolières ne bénéficient pas d’une sécurité robuste, alors notre plan sera en danger », a-t-il souligné. Pour rappel, les rivalités politiques entre les deux gouvernements et les attaques des militants de l’État islamique ont conduit à la fermeture de 11 concessions à fort potentiel sur lesquelles ont été déclarées la force majeure. En février dernier, la NOC a rencontré plusieurs compagnies pétrolières étrangères pour discuter des modalités de redémarrage de la production tout en insistant sur la question sécuritaire.
Un autre facteur important est le coût de réparation des installations de raffinage et des champs de productions endommagés par les attaques. La NOC compte pour cela sur l’aide des compagnies étrangères présentes sur le territoire.
En outre, la compagnie espère la remontée de la production locale avec le soutien d'un nouveau gouvernement d'unité. Il faut souligner que la NOC a obtenu le soutien du conseil de sécurité des Nations Unies qui a souligné que l’organisation était d’une importance cruciale pour le secteur. Certaines compagnies pétrolières comme Eni ont annoncé vouloir suivre le mouvement si les conditions sécuritaires sont garanties.
Claudio Descalzi, le PDG d’Eni, avait déclaré dans ce sens : «nous reconnaissons le professionnalisme, l’engagement opérationnel et les sacrifices de la NOC».
Actuellement, le pays produit un peu plus de 400 000 barils par jour contre 1,8 millions de barils avant le début de la crise politique.
Olivier de Souza