(Agence Ecofin) - Dans son numéro 24 de mi-juillet 2011, le journal Ishema publie un article intitulé « President Kagame is a sociopath » qui lui vaut les foudres du Haut conseil des médias. L’article est jugé « diffamatoire » à l'égard du président Kagamé.
Aussitôt, le directeur du journal, Fidèle Gakire, présente ses excuses et limoge le rédacteur en chef, Didas Niyifasha. Une mesure insuffisante aux yeux des autorités. Le « Forum of Private Newspapers », association des éditeurs de journaux, suspend Fidèle Gakire pour six mois.
Pour se « racheter », Ishema va donc publier un numéro spécial titré « Imbabazi » (Pardon) qu’il consacre presque entièrement à l’éloge de Paul Kagamé. Cette fois, les autorités et les journalistes gouvernementaux sont satisfaits de ce qu’ils jugent comme un succès de leur « politique d'autorégulation » des médias rwandais.
Mais hélas, un « mouvement populaire » prend le relais des autorités. Une pétition contre le journal réunit 1500 signatures et les menaces pleuvent à l’encontre du directeur du journal.
Trop, c’est trop. Fidèle Gakire jette l’éponge et suspend la parution de son titre.
L’histoire intervient au moment où le Parlement discute d’une nouvelle loi sur la presse qui créerait un forum de professionnels de la presse en remplacement du Haut Conseil des médias.