(Agence Ecofin) - Si les journaux sont si mal vendus au Cameroun, « c’est la faute à Messapresse », le distributeur qui détient le monopole sur le marché national. Le constat est fait par la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun (Fedipresse). Il s’appuie sur une étude qu’elle vient de réaliser, selon laquelle 60% des points de vente des journaux sont inactifs à Douala, la capitale économique. Il y en a 44% fermés à Yaoundé, la capitale. La presse est quasi absente dans les villes situées à moins de trois heures de route de Yaoundé. C’est par exemple le cas de Bafia, Bokito, Ombessa, Ndikinimeki, Monatélé ou encore Obala où il existe pourtant un marché.
Fedipresse constate que Messapresse ne couvre guère l’ensemble du territoire national, en violation de l’article 17 du contrat avec les éditeurs de presse. La réunion du 25 juillet 2014, au siège du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) à Douala, a été l’occasion pour la fédération de tirer la sonnette d’alarme sur la mauvaise distribution des journaux au Cameroun.
Michel Michaud Moussala, directeur de publication du trihebdomadaire Aurore Plus et vice-président de la Fedipresse, rappelle qu’il y a 20 ans, Messapresse desservait tout le pays. Les publications, tirées à près de 30 000 exemplaires, étaient vendues à 67%. Aujourd’hui, les tirages sont tombés à 3000 voire 2000 et les journaux sont parfois en dessous du taux de 50%.
C’est la distribution qui fait le plus problème, pense Michel Michaud Moussala. Il y a 20 ans, Messapresse disposait de huit cars qui desservaient le pays. Aujourd’hui, il y a un seul véhicule. Le distributeur fait livrer les journaux par une société de messagerie. Le président de la Fedipresse, Haman Mana, par ailleurs directeur de publication du quotidien Le Jour, affirme que le temps est venu de « tirer la sonnette d’alarme sur un métier, sur le fait que notre métier est en train de mourir parce que nous fabriquons un produit qui n'est pas vendu parce que non distribué ; et lorsque nous vendons, nous ne sommes pas sûrs d'être payés ».
La situation ainsi décrite est mise sur le compte du monopole de Messapresse et de son manque de transparence dans la vente et la distribution des journaux. Les actions de la Fedipresse restent attendues. Toujours est-il que des voies se sont élevées pour demander des poursuites judiciaires contre Messapresse qui appartient au groupe français Presstalis, anciennement appelé Nouvelles messageries de la presse parisienne (NMPP).
Assongmo Necdem
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