(Agence Ecofin) - Dans un communiqué rendu public ce 24 mars 2014, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) indique avoir été «informé de la saisie, la nuit dernière (dimanche 23 mars), de tout le tirage de l’hebdomadaire La Nouvelle (n°264) à l’imprimerie appartenant à la Maison catholique de la communication sociale (Macacos), propriété de l’archevêché de Douala».
Selon le SNJC, cette censure à peine voilée découle du titre en grande Une du Journal, qui révèle que «Mgr Kleda, (est) pressenti pour remplacer Mgr Tonyé Bakot». En effet, Mgr Samuel Kleda (photo) est l’actuel président du Conseil épiscopal du Cameroun et gérant de l’imprimerie Macacos en sa qualité d’Archevêque de Douala. Mgr Tonyé Bakot, lui, est l’évêque métropolitain de la capitale, démissionnaire de son magistère depuis le 29 juillet 2013.
Cité dans le communiqué du SNJC, le directeur de publication de l’hebdomadaire La Nouvelle, Jacques Blaise Mvié, qui qualifie la décision de «l’Homme de Dieu» «d’inique et grossière», s’interroge : «Pourquoi, en son temps, Mgr Samuel Kleda n’avait-il pas pris une telle décision quand les journaux, qui font leurs tirages à l’imprimerie Macacos, se sont acharnés sur son collègue Mgr Tonyé Bakot après sa renonciation ? Doit-on comprendre, à travers l’attitude de l’actuel président de la Conférence épiscopale du Cameroun, que l’Eglise catholique qui est au Cameroun est aujourd’hui contre la liberté de la presse ?»
Réagissant à cette sortie du SNJC sur un forum de journalistes, Lazare Kolyang, journaliste de formation et actuellement en service à l’Université catholique Saint Jérôme de Douala, confirme la saisie de la dernière parution de l’hebdomadaire La Nouvelle. «Alerté par ses collaborateurs sur la nature de l’information que «La Nouvelle» était en train d’imprimer, Mgr Samuel Kleda, Archevêque Métropolitain de Douala, a effectivement demandé l'arrêt de l'impression, au motif que l'information annoncée en grande Une était en contradiction avec les rouages de l'Eglise Catholique. Macacosétant une imprimerie de l’Eglise catholique qui est au Cameroun ne saurait être utilisée pour faire entorse aux méthodes de management (de promotion) des Hommes de Dieu. La quantité de journaux déjà imprimés, ainsi que les frais d’impression, ont été restitués au représentant du titre à Douala», écrit M. Kolyang.
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