(Agence Ecofin) - Le rôle des médias dans la crise politique au Burkina Faso est scruté dans un mémoire de recherche soutenu à l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (Istic). L’auteur, Lassané Ouédraogo, s’est intéressé à la couverture faite par deux journaux : Sidwaya, le quotidien à capitaux publics et le quotidien privé L’Observateur Paalga.
Le travail de recherche a consisté en l’analyse de contenu et une enquête auprès de 50 journalistes et 100 lecteurs. Il en ressort des orientations parfois opposées dans le traitement de l’information fait par les deux journaux. Dès le début de la contestation, Sidwaya, dont le directeur de la publication est le ministre de la Communication, a pris le parti de la modification constitutionnelle pour que le président Blaise Compaoré demeure au pouvoir. La publication d’Etat a parfois pratiqué la censure, ignorant certains évènements importants, à l’instar des manifestations dans les quartiers et la marche des femmes de l’opposition.
Par contre, le quotidien privé L’Observateur Paalga s’est clairement affiché contre le projet de Blaise Compaoré et son gouvernement. Mais le journal a quelques fois péché par un discours excessif. On a pu y lire des propos incendiaires du genre : « S’ils brûlent vos maisons, brûlez les leurs ».
Toutefois, les positions des deux journaux se sont progressivement rapprochées dans la suite des évènements. Lorsque l’insurrection populaire a pris de l’ampleur et le pouvoir désormais perdu, il était davantage question d’informer sur ce qui se passait, sur la condamnation des pillages puis sur les chantiers de la transition et son accompagnement.
Au finish, les deux quotidiens récolte une bonne note pour leur contribution à la résolution de la crise. Sidwaya obtient les faveurs de 78%, alors que L’Observateur Paalga caracole à 81%.
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.