(Agence Ecofin) - Le candidat du parti All Progressive Congress (APC), principale formation d’opposition au Nigeria, devance de 2 millions de voix le président sortant Goodluck Jonathan après dépouillement des trois quarts des suffrages à l'élection présidentielle, selon des résultats partiels annoncés dans la soirée du 30 mars par la Commission électorale indépendante (Inec). L'annonce des résultats de cette présidentielle a été interrompue vers 22h30 GMT et doit reprendre dans cette matinée du mardi 31 mars.
Selon les résultats partiels annoncés par les délégués de l’Inec, M. Buhari a recueilli 11,5 millions des voix et M. Jonathan 9,5 millions.
L’ancien président qui a dirigé le Nigeria entre 1983 et 1985 a remporté 1,1 million de voix dans l'Etat clé de Kaduna, dans le nord du pays, contre 484 000 pour Goodluck Jonathan. Ce musulman du Nord qui se présente pour la quatrième fois à un scrutin présidentiel depuis qu'il a été renversé par un coup d'Etat en 1985 a également une nette avance dans l'Etat de Kano, lui aussi situé dans le nord du pays, avec 1,9 million de suffrages contre 216 000 pour son rival.
Dans l'Etat de Borno (nord-est du pays), durement touché depuis des années par les attaques du groupe islamiste Boko Haram, les électeurs ont aussi voté massivement pour Buhari.
Candidat du Parti démocratique populaire (PDP), Goodluck Jonathan est majoritaire dans sept Etats situés dans le sud du pays majoritairement chrétien. Il s’agit notamment d’Ekiti, d’Abia, d’Anamba, de Nasarawa ou encore d’Enugu.
Pour remporter la présidentielle organisée le weeke-end dernier, un candidat doit obtenir la majorité simple des suffrages ainsi qu'au moins 25% des voix dans les deux tiers des 36 Etats du pays et la capitale fédérale. Si au moins une de ces conditions n'est pas remplie, un second tour est organisé dans les sept jours suivant la proclamation officielle des résultats.
A noter que des violences ont éclaté dès le 29 mars, dans l'Etat pétrolier de Rivers (sud), où le Congrès progressiste (APC) de M. Buhari accuse l'Inec et le PDP de «fraudes électorales massives». Un couvre-feu a été d'ailleurs imposé dans cet Etat pour des raisons de sécurité dans la soirée du 30 mars.
Lire aussi
28/03/2015 - Elections présidentielles au Nigeria ce samedi : l’Afrique retient son souffle
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »