(Agence Ecofin) - François Bozizé, l’ex-président centrafricain renversé en mars 2013 par une rébellion et qui est sous le coup de sanctions onusiennes pour son rôle dans les violences interconfessionnelles ayant secoué le pays, a déposé le 26 novembre sa candidature à la prochaine présidentielle.
Le dossier de candidature de l’ex chef de l’Etat, qui vit en exil entre le Kenya et l’Ouganda depuis son renversement, a été déposé par le porte-parole de son parti, le Kwa Na Kwa (KNK, en langue sango Kwa Na Kwa: « le travail rien que le travail»).
Béa Bertin, le porte-parole du KNK, a précisé à cette occasion que M. Bozizé est prêt à faire face à la justice de son pays au cas où un processus de réconciliation nationale sera lancé. «François Bozizé est prêt à répondre de ses actes, mais avant ça, il faut laisser place à la réconciliation», a affirmé M. Bertin. Et d’ajouter : «Dans un premier temps, il faut procéder à un dialogue, condition d’une réconciliation. Une fois que cette étape sera résolue, nous allons passer à cette étape de justice qui est un temps long parce que ça nécessite des enquêtes, des contre-enquêtes, dans le cadre d’un procès. Ce temps peut prendre peut-être cinq ans, dix ans, et donc si Bozizé a de quoi répondre devant la justice de son pays, la meilleure façon, c’est le laisser rentrer ici, parce que bénéficiant de la présomption d’innocence… La réconciliation aujourd’hui, ça n’attend pas».
François Bozizé, 69 ans, avait été désigné en août dernier candidat à la présidentielle, qui sera organisée le 27 décembre, lors du congrès du KNK.
La Centrafrique a basculé depuis dans le chaos, dans le sillage du renversement du régime de François Bozizé par la coalition rebelle à dominante musulmane, la Séléka. Les exactions perpétrées durant des mois par les combattants de la Séléka contre la population majoritairement chrétienne, ont abouti à la formation de milices d'autodéfense anti-balaka, déclenchant un cycle infernal de violences interconfessionnelles.
Plusieurs accords de paix signées jusqu’ici entre les deux parties l’an passé n’ont pas empêché les affrontements et les violences inter-communautaires de se poursuivre.
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