(Agence Ecofin) - Samedi, à Hambourg, en Allemagne, le tribunal international du droit de la mer (TIDM) a prononcé le verdict concernant le différend qui oppose le Ghana et la Côte d’Ivoire, à propos de la frontière maritime entre leurs deux pays. Selon la décision des juges, le Ghana n'a pas violé les droits souverains de la Côte d'Ivoire en engageant des travaux d’exploration pétrolière à la frontière maritime qui les sépare. Abidjan affirmait détenir un droit exclusif d'exploitation des hydrocarbures dans la zone offshore, objet du conflit, précise Abidjan.net.
Le nouveau tracé des frontières s’impose désormais aux deux parties. Selon Mme Gloria Afua Akuffo, la ministre ghanéenne de la Justice, les deux pays se sont, à la fin du procès, engagés à « respecter les termes de la décision et de collaborer pleinement pour sa mise en œuvre ». Elle a aussi ajouté que les représentants des deux pays ont affirmé leur ferme volonté de travailler ensemble à consolider et intensifier leur relation fraternelle de coopération et de bon voisinage.
Pour rappel, le périmètre disputé depuis 2009 par les deux voisins regorge d’un gisement de 240 millions de barils de pétrole récupérable et de 60 millions bep de condensat. C’est aussi une extension de la zone d’exploitation Tweneboa-Enyenra-Ntomme (TEN), contrôlée par la compagnie britannique Tullow Oil.
La décision du tribunal donne le feu vert à Tullow Oil pour continuer des travaux de développement dans la zone. L’entreprise avait annoncé, en fin juillet, qu’elle lancera un vaste programme de forage de 13 puits sur la zone, une fois le conflit frontalier réglé.
Suivant les récentes déclarations des autorités ghanéennes en charge du secteur, des autorisations devraient bientôt être accordées aux partenaires sur TEN pour procéder au développement de la licence.
Pour le Ghana qui envisage d’augmenter ses recettes de pétrole et de gaz de 5%, en 2017, cette décision est un soulagement car elle permettra de développer sa croissance économique et diminuer son déficit budgétaire.
Par ailleurs, ce verdict devrait porter un coup dur à l’ambition de la Côte d’Ivoire de faire passer sa production pétrolière de 45 000 barils par jour, actuellement, à 200 000 barils par jour, d'ici 2020. Les responsables ivoiriens ne cessent d’encourager les investisseurs étrangers à prospecter dans les eaux territoriales du pays éburnéen dans l'espoir d’y découvrir des réserves aussi riches que celles trouvées au large du Ghana.
Tullow Oil est l’opérateur de la JV engagée sur TEN avec une participation de 47,18%, aux côtés de Kosmos Energy et Anadarko avec 17% chacun. L’Etat ghanéen arrive avec 15% et enfin Petro S.A avec 3,82%.
Olivier de Souza
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