(Agence Ecofin) - Le gouvernement mozambicain et la rébellion de la Renamo (Résistance nationale mozambicaine) ont signé, le 24 août, un accord de cessez-le-feu dans la perspective des élections du 15 octobre, mettant ainsi fin à deux ans de conflit. «Un cessez-le-feu a été signé, même si tous les problèmes n'ont pas été réglés entre les deux camps», a déclaré le négociateur en chef de la Renamo, Saimon Macuiane. «Nous sommes entrés dans une nouvelle ère pour le pays, le cessez-le-feu étant un pas important vers une réconciliation nationale et une paix durable », a-t-il ajouté.
M. Macuiane a signé au nom de la Renamo l'accord avec le négociateur du gouvernement, le ministre de l'Agriculture José Pacheco. «Il est nécessaire de commencer une mise en œuvre immédiate de l'accord (...) qui impose une déclaration de fin des hostilités réciproque et simultanée», a déclaré ce dernier.
Ancienne guérilla antimarxiste autrefois soutenue par le régime de l’apartheid sud-africain, la Renamo est devenue le principal parti de l'opposition après le retour à la paix, en 1992. Cette formation, qui a perdu du terrain à chaque élection (de 47% des voix en 1999 à 16% en 2009) avait repris les armes depuis que son chef historique Afonso Dhlakama (photo) s'était caché dans la brousse en 2012, afin de réclamer un meilleur partage du pouvoir. Des affrontements sporadiques ont opposé depuis bientôt deux ans ses hommes aux forces de l'ordre dans le centre du pays.
M. Dhlakama, qui se cache toujours à Gorongosa (centre), devrait bientôt sortir pour rencontrer le président Armando Guebuza et parapher solennellement l'accord qui
prévoit notamment l'intégration des hommes de la Renamo dans les forces de sécurité nationales. Afonso Dhlakala pourra d'ici là garder quelques centaines de gardes de sécurité, tandis que la Renamo gardera ses armes. Une amnistie doit également être accordée aux combattants impliqués dans les violences de ces deux dernières années.
La date des élections présidentielle et législatives est maintenue au 15 octobre, a-t-il précisé. Afonso Dhlakala doit etre candidat, comme il l'a été à tous les scrutins présidentiels depuis 1994.
Le président Armando Guebuza ne pouvant plus se représenter pour un troisième mandat, conformément aux dispositions de la nouvelle constitution mozambicaine, le Front de libération du Mozambique (Frelimo), au pouvoir depuis l’indépendance en 1975, a choisi en mars dernier son candidat à la présidentielle prévue en octobre prochain, en la personne de l’actuel ministre de la Défense, Filipe Nyusi.
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