(Agence Ecofin) - Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a été réélu avec 81,89 % des voix, selon les résultats annoncés dans la soirée du dimanche 22 juin par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Le militant anti-esclavagiste, Biram Ould Dah Ould Abeid, obtient la deuxième place avec 8,67 % des suffrages. M. Ould Dah Ould Abeid a fait campagne en tenant un discours très dur contre les discriminations qui visent les communautés noires de Mauritanie : les haratine, descendants d'esclaves, et les négro-africains.
Boidiel Ould Houmeid, un ancien ministre, arrive en troisième place avec 4,50 % des voix, suivi d'Ibrahima Moctar Sarr, représentant la communauté négro-africaine (4,44 %) puis de l'unique femme de la liste, Lalla Mariem Mint Moulaye Idriss, proche du pouvoir, qui n'obtient que 0,49 %.
Le taux de participation à l'élection, qui s’est élevé à 54 %, était le principal enjeu du scrutin, l’essentiel des opposants rassemblés au sein du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU, opposition radicale) ayant appelé à boycotter une élection organisée, selon lui, par un «pouvoir dictatorial» de manière «unilatérale».
Dès la soirée du samedi 21 juin, et avant même la clôture du scrutin, le président du FNDU, Cheikh Sidi Ahmed Ould Babamine, avait estimé que l’appel au boycottage était «un succès total» et parlé de Nouakchott comme d’une ville «quasiment morte» pendant l’élection.
Les opérations ont notamment été surveillées par des observateurs de l'Union africaine (UA), dont le chef de l'Etat mauritanien assure actuellement la présidence tournante. La délégation comptait une cinquantaine de personnes dirigées par l'ancien premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi. Au cours d'un point de presse dimanche soir à Nouakchott, M. Essebsi s'est déclaré satisfait du déroulement du scrutin, tout en rappelant que celui-ci avait eu lieu en l'absence d'une partie de la classe politique.
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.