(Agence Ecofin) - La Haute commission électorale en Libye (Hnec) a annoncé, le 21 juillet, les résultats définitifs des élections législatives du 25 juin. La grande majorité des vainqueurs sont méconnus du grand public, mais des observateurs et des élus s’accordent à dire que la mouvance « civile et libérale » a remporté le scrutin face aux islamistes.
Selon Younès Fannouch, un élu de Benghazi (est) qui se présente comme un indépendant faisant « partie d'un courant civil démocratique », les islamistes du Parti pour la justice et la construction (PJC), vitrine politique des Frères musulmans, et leurs alliés, « n'ont pas obtenu plus de 30 sièges », contre plus de 50 pour son rival de l’Alliance des forces nationales (AFN, libérale).
« Dans l'est du pays, les partisans d'un système fédéral en Libye, connus par leur farouche opposition aux islamistes, seront représentés par 25 à 28 députés », a-t-il ajouté.
M. Fannouch, a ajouté que le reste des sièges ont été remportés par des « indépendants qui sont opposés à l'islam politique ».
Un autre élu, Ali Tekbali, a indiqué, quant à lui, que « la majorité des élus n'ont pas d'appartenance idéologique », en allusion à la mouvance islamiste.
Même si la vraie composition politique du futur Parlement ne sera donc connue qu'après la formation de blocs parlementaires, des analystes libyens et diplomates font état aussi d'une défaite des islamistes qui dominaient le Congrès général national (CGN), plus haute autorité politique et législative en Libye.
Lors des élections de juillet 2012, les islamistes avaient été aussi donnés pour perdants, mais ils ont réussi à gagner en influence en recrutant parmi les indépendants et en s'alliant avec le Bloc Wafa, plus radical.
Selon les mêmes sources, cette défaite politique aurait poussé des milices islamistes à mener le 13 juillet une attaque contre l'aéroport de Tripoli, contrôlé par des groupes rivaux, déclenchant des combats meurtriers qui se poursuivent depuis.
Le nouveau parlement doit remplacer le CGN, qui est accusé d'avoir aggravé une situation déjà chaotique en Libye en raison notamment d'une lutte d'influence entre les courants libéral et islamiste.
L'annonce des résultats intervient sur fond de violences dans plusieurs régions, notamment les combats meurtriers entre milices qui se disputent depuis plusieurs jours le contrôle de l'aéroport de Tripoli. Sur les 200 sièges du nouveau Parlement, douze n'ont pas été pourvus, le vote ayant été annulé dans plusieurs bureaux en raison des violences.
Aucune date n'a été fixée encore pour l'entrée en fonction du nouveau parlement. Plusieurs élus refusent de rejoindre Benghazi (est), deuxième ville de Libye où devrait siéger la nouvelle chambre en raison d’une flambée des violences.
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »