(Agence Ecofin) - L’élection présidentielle égyptienne, prévue les 26 et 27 mai, se limitera à un duel entre le maréchal Abdelfattah al-Sissi, l’ex chef de l’armée, et le leader de gauche Hamadeen Sabbahi. Figure de proue du nassérisme, M. Sabbahi, 59 ans, a déposé le 19 avril sa candidature à la commission électorale. La période de dépôt des candidatures s'est achevée dimanche, et le célèbre avocat et président de club de football, Mortada Mansour, ne s’est finalement pas lancé dans la course électorale.
«Si Dieu le veut, nous allons mener une grande bataille victorieuse», a déclaré M. Sabbahi.
La candidature du leader de gauche vise à empêcher que le scrutin ne se transforme «en une forme de cérémonie d'allégeance ou un plébiscite» en faveur de l’ancien chef de l'armée qui a évincé le président islamiste Mohamed Morsi en juillet, a expliqué Maasoum Marzouk, porte-parole de la campagne de M. Sabbahi. «Nous ne pouvons pas accepter de retourner à l'ère Moubarak, nous ne pouvons pas accepter de faire allégeance à une seule personne», a ajouté M. Marzouk.Selon son équipe de campagne, M. Sabbahi a recueilli 31 100 signatures d'électeurs à travers 17 provinces, soit largement plus que les 25 000 requises pour valider sa candidature.
Plusieurs fois emprisonné sous Hosni Moubarak et sous son prédécesseur Anouar al-Sadate, Hamadeen Sabbahi était arrivé en 3eme position lors de la première élection présidentielle démocratique du pays en 2012, qui avait vu la victoire de M. Morsi.
M. Sissi avait déjà déposé son dossier le 14 avril, appuyé par près de 200 000 signatures d'électeurs. Les détracteurs de cet homme, le plus populaire en Egypte, redoute qu'il ne ramène le pays sous un régime autocratique. Depuis la destitution de Mohamed Morsi, le premier président égyptien non issu des rangs de l'armée, le pouvoir militaire réprime ses partisans dans le sang. Cette campagne anti-frères musulmans a déjà fait au moins 1400 morts, selon Amnesty International.
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