(Agence Ecofin) - Celui que les sondages désignent comme le favori de la prochaine élection présidentielle française veut faire de la coopération avec l’Algérie un relais de croissance prioritaire pour la France. Cette semaine à Alger, Emmanuel Macron a ainsi déployé son projet : une chaine de télévision en partage, des projets industriels conjoints, des incubateurs de start-up franco-algériennes, une communauté économique dans le solaire, des instituts de formation communs, un office franco-algérien de la jeunesse, des facilitations réciproques pour les octrois de visas…
Le message a été reçu 5 sur 5 par Ali Haddad, le président de la première organisation patronale algérienne : « Il existe une concordance entre les aspirations de l'Algérie à construire une économie diversifiée et stable et celles de la France qui cherche à renouer avec une croissance forte et soutenue » a-t-il renchérit.
Pour M. Macron, l’Algérie, soutenue par la France, peut apporter une contribution majeure au développement et à l’industrialisation du continent africain. Un avis partagé par M. Haddad : «Le développement de ce partenariat doit absolument passer par l’axe Paris-Alger-Johannesburg, car l’Afrique est le marché de demain», assure-t-il.
Toutefois, s’il parvenait à se faire élire à la présidence française, Emmanuel Macron devrait, pour gagner ce pari audacieux, libérer les relations franco-algériennes du poids de leur douloureuse histoire. Car si, avec tout autre pays, la France peut entretenir des relations d’amitié, avec l’Algérie, ce sont des liens quasi-familiaux qui la lie, avec tout ce que cela implique d’affectif, de passionnel et parfois même d’irrationnel. En condamnant avec force la colonisation qu’il a qualifiée de « barbarie » et de « crime contre l’humanité », et en souhaitant que l’Etat français présente ses excuses au peuple algérien, Emmanuel Macron espère jeter un pont durable entre les deux pays et, au delà, entre une Europe vieillissante et une Afrique en devenir.
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