(Agence Ecofin) - Les élections présidentielles et législatives prévues ce mercredi 15 octobre au Mozambique devraient être très suivies par les observateurs et les investisseurs étrangers, même s’il y a peu de doutes sur l’issue du scrutin. Le Front de libération du Mozambique (Frelimo), au pouvoir depuis l’indépendance en 1975 est donné largement gagnant par les sondages, avec 60 % des voix dès le premier tour de la présidentielle. Son candidat est l’ancien ministre de la Défense Filipe Nyusi (photo), qui a été désigné comme le dauphin du président sortant, Armando Guebuza, 71 ans, lequel ne pouvait se représenter après deux mandats.
M. Nyusi affronte Afonso Dhlakama, leader de la Renamo (Résistance nationale mozambicaine). Cette ancienne guérilla qui était proche de l’apartheid sud-africain, a repris le maquis il y a deux ans pour obliger le pouvoir à dialoguer avec elle. Elle se présente désormais comme « la voix des pauvres », ceux qui n’ont pas profité du boom économique des dix dernières années.
Le petit parti du Mouvement démocratique mozambicain, une formation jeune et urbaine qui a remporté plusieurs municipalités lors des élections locales l’année dernière, pourrait aussi réaliser une percée lors de la présidentielle et des législatives.
Selon les observateurs, les vrais enjeux sont cependant la transparence du scrutin et la reconnaissance par l’opposition des résultats.
La campagne électorale s’est déroulée sans heurts notables, le chose n’était pas évidente après deux années de tensions, qui ont effrayé les investisseurs, avant d’être conclues par un cessez-le-feu signé en août dernier entre le Frelimo et la Renamo.
Ancienne guérilla antimarxiste, la Renamo est devenue le principal parti de l'opposition après la fin de la guerre civile, en 1992. Cette formation, qui a perdu du terrain à chaque élection (de 47% des voix en 1999 à 16% en 2009) avait repris les armes depuis que son chef historique Afonso Dhlakama (photo) s'était caché dans la brousse en 2012, afin de réclamer un meilleur partage du pouvoir.
Les cadres du Frelimo sont régulièrement accusés par leurs éternels rivaux de piller les richesses du pays, sans se soucier des besoins de la population qui reste en majorité très pauvre.
Le Mozambique réalise pourtant une croissance supérieure à 6% depuis une dizaine d’années et devrait connaître un boom plus important encore dans les prochaines années grâce notamment à d’importantes découvertes de gaz offshore.
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