(Agence Ecofin) - Moins d'un mois après son intronisation, le roi Felipe VI d'Espagne s'est rendu lundi au Maroc pour une visite de deux jours, qui illustre la densité des relations entre l'Espagne et son voisin du Sud. Un voyage au cours duquel il doit avoir des entretiens élargis avec le roi Mohammed VI.
C'est la première visite de Felipe VI dans un pays hors d'Europe, après ses deux voyages au Vatican et au Portugal. Et bien que Felipe VI ne dispose pas des mêmes pouvoirs politiques que ceux de Mohammed VI, le monarque espagnol semble conscient de l'intérêt vital du maintien de relations durables entre l'Espagne et le Maroc. En dépit de certaines tensions passagères, les relations hispano-marocaines demeurent aussi intenses que diversifiées. Les Marocains représentent la première communauté étrangère hors Union européenne, avec quelque 800 000 personnes à travailler en Espagne.
Toutefois, c'est sur le front des échanges économiques et commerciaux que les relations bilatérales ont connu l'essor le plus remarquable. En 2012, l’Espagne est devenue le premier fournisseur du Royaume, le Maroc s'étant hissé au deuxième rang des clients les plus importants de l’Espagne en dehors de l'espace européen, après les Etats-Unis. Le total des échanges a dépassé 7,3 milliards d'euros au cours de la même période. De surcroît, près d'un millier d'entreprises espagnoles sont installées au Maroc et sont actives dans des secteurs aussi diversifiés que l’immobilier, le BTP, le tourisme, la banque, etc., alors que des milliers de PME espagnoles exportent au Maroc.
Cette densité des échanges de part et d'autre du Détroit a fait dire au chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy que le Maroc constituait « le 2ème marché au monde, hors Union européenne, pour les produits espagnols. Et il est de notre intérêt de saisir les opportunités qu’offrent les appels d’offres relatifs aux grands chantiers lancés » au Maroc.
Au niveau politique et stratégique, Madrid apprécie le rôle du Maroc en tant que facteur de stabilité dans une région troublée par les rébellions et la multiplication des mouvements jihadistes. La collaboration des services sécuritaires marocains et espagnols dans la lutte contre le trafic de drogue, la migration clandestine et le crime transfrontalier a été particulièrement assidue. Rabat et Madrid entretiennent surtout une coopération qui fait ses preuves dans la lutte anti-terroriste.
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