(Agence Ecofin) - La coalition de l’opposition mauricienne Lepep (Le Peuple) a remporté haut la main les législatives, selon les premiers résultats partiels publiés le 11 décembre, au lendemain de ce scrutin décisif pour l’avenir institutionnel de l’île.
La commission électorale a annoncé que cette coalition dirigée par l’ex-président et ancien Premier ministre Anerood Jugnauth était en tête dans la majorité des 21 circonscriptions du pays après dépouillement d’environ 40% des bulletins.
Les premières projections lui donnent 46 sièges contre seulement 14 à la coalition composée du Parti travailliste (PTr) du Premier ministre sortant Navin Chandra Ramgoolam et du Mouvement militant mauricien (MMM) de l’ancien chef du gouvernement Paul Bérenger.
Avec cette victoire de l’opposition, qui est d’une ampleur que peu d’observateurs avaient envisagée, le projet de réforme constitutionnelle porté par la coalition PTr-MMM et combattu par la coalition Lepep n’a aucune chance d’aboutir.
Ce projet devait modifier profondément les institutions de Maurice, pays indépendant et démocratie stable depuis 1968. Il propose que le président de la République, aujourd’hui désigné par l’Assemblée nationale, soit élu au suffrage universel direct et que ses pouvoirs - aujourd’hui essentiellement honorifiques - soient renforcés.
Le taux de participation s’est élevé mercredi à 74,1%, selon la Commission électorale. Plus de 700 candidats briguaient les 62 sièges de l’Assemblée soumis au vote. Dans chacune des 20 circonscriptions de l’île Maurice, trois sièges sont en jeu, attribués aux trois candidats arrivés en tête.
Les deux sièges de Rodrigues, petite île à 600 km à l’est de Maurice et 21e circonscription électorale, devraient aller à deux partis locaux. Huit sièges supplémentaires seront attribués parmi les candidats non-élus ayant réalisé les moins mauvais scores, suivant un système complexe destiné à rééquilibrer la répartition des sièges entre partis et communautés.
Le PTr détenait à lui seul une courte majorité absolue dans l’Assemblée sortante, mais la réforme constitutionnelle doit recueillir le vote des trois quarts des députés pour être adoptée.
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