(Agence Ecofin) - Le président tanzanien John Magufuli (photo) a rejeté le 7 août les appels de ses partisans qui lui demandent de rester au pouvoir au-delà de la limite constitutionnelle de deux mandats de cinq ans.
«C'est impossible. Je respecterai la Constitution.», a déclaré M. Magufuli lors d’un rassemblement public dans la ville côtière de Tanga, après qu'un député du parti Chama Cha Mapinduzi (CCM, parti au pouvoir) lui a demandé de procéder à un amendement de la Constitution pour régner pendant au moins 20 ans.
« J'ai juré de défendre la Constitution ... Je devrais accomplir ma mission et transmettre les rênes du pouvoir au prochain président quand le moment viendra.», a-t-il ajouté.
Plusieurs personnalités dont l'ancien président Ali Hassan Mwinyi, au pouvoir de 1985 à 1995 ont lancé un appel à John Magufuli pour qu’il fasse sauter le verrou des deux mandats prévu par la loi fondamentale.
Les supporteurs du président tanzanien avaient rappelé dans ce cadre que plusieurs dirigeants dans la région, dont Yoweri Museveni d'Ouganda, Paul Kagame du Rwanda et Pierre Nkurunziza du Burundi ont tous manipulé leurs constitutions pour rester au pouvoir.
Elu en octobre 2015, John Magufuli aura la possibilité de briguer un mandat en 2020. En cas d’élection pour un second mandat, il ne pourra pas cependant se représenter en 2025.
Agé de 57 ans, il est un ancien professeur de mathématiques et de chimie apprécié pour son savoir-faire et son intégrité. Il avait aussi occupé plusieurs postes ministériels auparavant sous le règne de son prédécesseur Jakaya Kikwete.
Magufuli est chrétien, Kikwete est quant à lui, musulman. Une règle non écrite veut que chrétiens et musulmans se succèdent au pouvoir en Tanzanie où les deux communautés rassemblent chacune la moitié de la population.
Parti unique jusqu'en 1992, le CCM s’accapare le pouvoir depuis la création de la Tanzanie, pays né en 1964 de la fusion entre le Tanganyika continental et Zanzibar.
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