(Agence Ecofin) - Au moins une vingtaine de personnes ont été blessées, le 4 mai à Conakry, lors d'affrontements entre les forces de l'ordre guinéennes et des partisans de l’opposition contestant le calendrier électoral établi par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Ces affrontements ont éclaté suite à des tentatives de l’opposition d’étendre sa contestation à l'ensemble du territoire.
Les autorités ont annoncé un bilan de 29 arrestations, et 10 gendarmes et deux policiers blessés, outre deux civils dans des accidents de la circulation, provoqués, officiellement, par l'huile répandue sur la chaussée par les protestataires.
«Quelques actes de violence et de vandalisme isolés ont éclaté au cours de ces manifestations, dont certaines n'avaient pas fait l'objet d'une autorisation», a indiqué le gouvernement dans un communiqué. «L'opposition a enregistré 26 blessés dont une dizaine par balles», y compris un adolescent grièvement touché, a déclaré son porte-parole adjoint, Mamadou Mouctar Diallo.
La Céni avait annoncé en mars dernier que la présidentielle se tiendrait le 11 octobre 2015 et les élections locales fin mars 2016. L'opposition avait dénoncé cette inversion du calendrier, exigeant l'organisation du scrutin local en premier, pour éviter qu'une période supplémentaire d'une année soit ajoutée au mandat « déjà illégal et illégitime » des délégations spéciales, des administrations désignées par l'exécutif, faute d'élections locales depuis 2005. L'opposition, qui organise des manifestations de rue intermittentes depuis début avril, craint que ces délégations spéciales ne favorisent des fraudes massives à la présidentielle, si ce calendrier électoral est maintenu.
La dernière mobilisation nationale de l'opposition, le 23 avril, s'est soldée par la mort d'un de ses partisans et au moins une dizaine de blessés.
Le président du groupe parlementaire de la majorité, Amadou Damaro Camara, avait justifié récemment la décision de la Céni d'organiser la présidentielle avant les locales par des raisons légales et techniques, en référence à l'expiration du mandat présidentiel en octobre prochain. «On a moins de risques pour le pays en ayant des maires dont le mandat a expiré qu'en ayant le mandat d'un président de la République expiré», a-t-il expliqué, éviquant un «piège» tendu au pouvoir par l’opposition.
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