(Agence Ecofin) - Les divisions Asie de l’est et Afrique de l’organisation écologique internationale Greenpeace viennent de publier les conclusions d’une enquête sur la pêche illégale qui risque d’avoir un impact négatif sur les relations entre les pays ouest-africains et Pékin.
Selon le document, au moins 74 navires de pêches appartenant à des compagnies chinoises ont été impliquées dans des activités illégales dans les eaux sénégalaises, guinéennes, bissau-guinéennes et ghanéennes.
«Pendant que la Chine tendait la main de l'amitié à l’Afrique durant l'épidémie d'Ebola, des entreprises chinoises peu scrupuleuses exploitaient illégalement l'environnement marin de l'Afrique de l'Ouest, profitant de la faible supervision par les autorités locales et chinoises et portant préjudice aux pêcheurs locaux et à l'environnement », a affirmé Rashid Kang, responsable de la campagne Océan en Chine à Greenpeace Asie de l'Est, selon des propos rapportés par Dakar Actu.
De son côté Ahmed Diamé qui est chargé de campagne Greenpeace Afrique a indiqué que les pratiques qui se reprochées aux navires chinois sont celles-là même que Pékin élimine actuellement dans ses eaux. «Si la Chine veut être un véritable ami de l'Afrique, elle doit suivre le chemin de la Politique commune de la pêche de l'UE, qui est progressivement en train de rectifier sa tradition de pêche irresponsable dans la région.» a déclaré le dirigeant.
La plupart des faits reprochés s’étalent sur les quinze dernières années, avec les derniers cas recensés qui ne remontent qu’aux mois d’octobre et novembre 2014. En outre, Greenpeace révèle que la China National Fisheries Corporation (la plus grosse compagnie chinoise de pêche halieutique) a sous-déclaré le tonnage brut d’une quarantaine de ses navires opérant au Sénégal, en Guinée et en Guinée-Bissau afin de ne pas s’acquitter de frais de licence et de pouvoir pêcher dans des zones interdites.
Ce rapport de Greenpeace vient relancer le débat sur la vulnérabilité des côtes africaines à la pêche illégale en raison de l’absence de moyen de lutte contre ce phénomène.
Aaron Akinocho
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.