(Agence Ecofin) - Les dénonciations des ONG nationales et internationales sur la menace environnementale que constituerait le projet d’exploitation de palmeraies dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, par la firme américaine Herakles Farms, ont peut-être définitivement eu raison sur ce projet.
En effet, en dehors d’une pépinière de 250 hectares de palmiers à huile, pépinière dont les délais de maturation des plants sont d’ailleurs dépassés sans pour autant que lesdits plants soient plantés, rien n’a véritablement évolué sur les sites. C’est le constat que vient de faire une délégation interministérielle du gouvernement camerounais, descendue sur le terrain pour évaluer l’état d’avancement de ce projet très controversé.
Pourtant, après d’interminables dénonciations des ONG, des manifestations de réprobation des riverains des sites exploités par Herakles Farms, une suspension provisoire des activités prononcée par le ministre de la Faune et des Forêts, la firme américaine a finalement obtenu, par le biais de trois décrets présidentiels signés le 25 novembre 2013, une concession provisoire sur près de 20 000 hectares de terres. L’entreprise agro-industrielle escomptait 73 000 hectares, selon la convention d’établissement signée avec le gouvernement camerounais en 2009.
D’une durée de validité de 3 ans, ont soulignés les décrets présidentiels, cette concession temporaire est assortie de l’obligation pour Herakles Farms, d’investir, sur la période sus- mentionnée, un montant de 259 milliards de FCfa, sous peine d’annulation de ladite concession provisoire. Avec la suspension des activités observées depuis un an, le spectre de la non obtention d’une concession définitive et l’abandon pur et simple du projet par Herakles Farms est de plus en plus grand.
Pour rappel, le projet porté par Herakles Farms visait à créer des palmeraies sur 73 000 hectares dans une vingtaine de villages de la région du Sud-Ouest, ce qui devait induire la construction d’une raffinerie d’une capacité de production de 60 000 tonnes d’huile de palme par an, soit une réduction de 60% du déficit de production actuel du pays, avec 4000 nouveaux emplois à la clé.
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