Soudan du Sud : L’insécurité et de faibles revenus contraignent Zain à réduire ses activités dans le pays

(Agence Ecofin) - Dans un entretien accordé, le 23 août 2016, au site d’information golfnews.com, Daniel Deng Lual, le directeur administratif et des relations publiques de l’opérateur de téléphonie mobile Zain, révèle que la société a engagé un certain nombre de restrictions pour demeurer sur le marché. Elle a revu, à la baisse, sa force de travail, en se séparant des cadres expatriés. Elle a également réduit ses zones de couverture pour se concentrer sur les villes les plus significatives, en matière de consommateurs.

Ces restrictions opérationnelles découlent de la précarité de la situation sécuritaire du pays, explique Daniel Deng Lual. Depuis décembre 2013, un conflit armé oppose les forces gouvernementales du président Salva Kiir aux partisans de l’ancien vice-président Riek Machar. L’accord de paix, signé en août 2015, n’a rien changé ; les exactions se poursuivent, plombant le marché.

Le directeur administratif et des relations publiques de Zain explique : « nous nous concentrons maintenant sur les grandes villes qui peuvent soutenir nos conditions financières, notamment Juba et les capitales de l'État de Yei et Bor, ainsi que le Nord du Haut-Nil où se trouvent les plus grands champs pétroliers du Soudan du Sud ». Difficile de faire autrement, vu que l'achat et le transport de carburant pour alimenter l'infrastructure de Zain dans les zones les plus reculées et dangereuses sont devenus compliqués et coûteux, déplore Daniel Deng Lual.

Aujourd’hui, Zain est en mode survie. L’entreprise ne cherche plus qu’à conserver une présence, même réduite, sur le marché national pour ne pas voir son nom disparaître. Au-delà du conflit, les restrictions engagées chez Zain découlent également de l’échec de la société télécoms à générer des profits. Sa maison mère y a déjà injecté au moins 500 millions $. Daniel Deng Lual a souligné qu’ « il n'y a pas d'investisseur qui soit prêt à mettre plus d'argent, nous devons être autonomes. Nous devons tout faire pour survivre ».

Muriel Edjo