(Agence Ecofin) - L’opérateur de téléphonie mobile Airtel a écrit à l’Autorité des communications du Kenya (CAK) et à l’Autorité de la concurrence (CAK) pour leur demander de déclarer Safaricom, son principal concurrent, « opérateur dominant » du marché télécom national. Airtel voudrait, à travers le caractère dominant qui sera attribué à Safaricom, accuser la société télécom d’abus de position dominante et de pratiques concurrentielles déloyales. Selon la loi sur la concurrence, une conviction par le régulateur d’abus de position dominante d’une entreprisse pourrait lui coûter 10 millions de shilling d’amende et 5 ans de prison pour son responsable.
La requête d’Airtel envers les régulateurs télécom et de la concurrence fait suite à la publication du dernier rapport trimestriel de 2014 sur le marché télécom. Safaricom y détient 66,7% de part de marché, tandis qu’Airtel enregistre 16,5%, Telkom Kenya garde 9,2% et Essar Telecom Ltd conserve les 7,6% restants. Safaricom domine effectivement le marché. La loi kényane sur la concurrence indique plus loin que l’entreprise qui détient plus de la moitié des parts d’un marché peut être considérée comme dominant. Elle est alors mise en garde contre tout abus de cette position par la pratique de tarifs déloyaux ou une restriction du marché à la concurrence. Ce qu’Airtel considère que Safaricom fait.
Ce n’est pas la première fois qu’Airtel accuse Safaricom d’abus de position dominante. Safaricom a toujours nié ces allégations, expliquant que ses parts de marchés découlent de la qualité de son service, de l’étendue de son réseau et de l’innovation de ses produits. Si les dernières accusations d’Airtel reposaient souvent sur le large réseau Mobile Money et télécom de Safaricom, elle pourrait ne pas tenir la route cette année du fait que la filiale du groupe Indien Bharti Airtel a désormais accès à ces infrastructures.
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