(Agence Ecofin) - L’opérateur téléphonique congolais Africell a réagi à la publication de notre article faisant état des menaces qui pèsent contre lui à la suite de la distribution gratuite des cartes Sim dans un magazine. En effet, dans l’édition de décembre 2013 du magazine gratuit Proxi Promo, les lecteurs congolais avaient trouvé deux cartes Sim gracieusement offertes par Africell. Ces Sim étaient scotchées sur la page publicitaire souscrite par l’opérateur de téléphonie mobile dans le magazine. Pour Bharti Airtel, qui avait dénoncé cette pratique, c’était de la concurrence déloyale car les abonnés n’étaient pas identifiés comme le prescrit la loi.
Africell répond que les cartes Sim incriminées ont été offertes aux fidèles lecteurs du magazine Proxi Promo « dans le cadre d’une tombola ». « Il sied également de préciser qu’elles n’étaient pas activées comme l’a affirmé l’employé d’Airtel RD-Congo qui s’est confié à l’agence Ecofin. « Une bonne partie des utilisateurs qui les avaient reçues se sont déjà fait enregistré via notre call center, conformément aux messages automatiques qu’ils ont reçu une fois la Sim mise dans leurs mobiles. Tous ceux qui ne se sont pas conformés à ce process ont vu leurs cartes Sim bloquées, donc hors usage », explique à l’agence Ecofin l’un des responsables de la communication d’Africell.
Le mandant d’Africell s’en prend également à l’employé d’Airtel cité dans la dépêche d’Ecofin. « Tout le monde peut jouer au même jeu! Airtel n’a pas du tout des leçons à faire à Africell en cette matière », écrit-il.
Airtel accusé
« Nous nous devons de préciser à tous les lecteurs de l’agence Ecofin que l’employé d’Airtel sus évoqué s’est doté du rôle d’un magistrat et ministre des Télécoms en annonçant des fausses pénalités et autres mesures pouvant être appliquées à Africell. Il aurait dû mieux se documenter avant de s’offrir en spectacle sur un sujet aussi délicat », poursuit-il. Il faut tout de même relever que les textes règlementaires cités dans la dépêche sont exacts et ont été recherchés par l’agence Ecofin qui a souhaité savoir ce que la loi prévoit à ce sujet.
« L'employé d’Airtel auteur de ces allégations ignorerait qu'à l'issue de la réunion du 20 août 2013 entre tous les premiers responsables des sociétés de télécommunications et le patron des services d'intelligence RD-congolais, il avait été reproché officiellement au DG d’Airtel le fait "d'avoir vendu les sims non enregistrées et/ou non identifiées en sus d'une offre de communication à prix préférentiel" aux forces négatives alors opérationnelles à l'Est du pays. Question: qui d’Africell et d’Airtel pouvait se faire retirer la licence? La réponse saute aux yeux. On ne badine pas avec la sécurité d’un Etat. Africell est un opérateur respectueux des lois du pays et de ses clients », conclut-il.
L’opérateur mobile indique qu’un an après l’obtention de ses fréquences en 2012, il a lancé ses opérations commerciales et s’est déjà implanté dans trois provinces de la RD Congo. D’ici décembre 2014, il couvrira six autres provinces. « Africell promet à tous les Congolais, partout où ils se trouvent, la vraie compétition en lieu et place de l’intox et du dumping ! », promet-il.
C’est en 2004 qu’Africell, filiale du groupe libanais Lintel Holding, obtient sa licence en RD Congo. Depuis novembre 2012, les opérateurs téléphoniques locaux ont suspendu l’interconnexion avec Africell pour « promotion sauvage ». Ils reprochent à Africell qui a un contrat avec eux d’avoir lancé l'exploitation commerciale sans leur avoir annoncé officiellement la fin de la période d'essai. Ce qu’ils jugent «peu honnête». Actuellement, les abonnés d’Africell ne peuvent que s’appeler entre eux ou appeler à l’international à coût réduit.
B-O.D.
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