(Agence Ecofin) - Le Maroc veut renouer avec la production d’huile d’olive après que la denrée ait connu une traversée du désert, en raison de la concurrence de l’huile de soja. Le pays qui produit actuellement environ 100 000 tonnes veut doubler cette quantité d’ici 5 ans. Pour y parvenir, le royaume s’appuiera sur le Plan Maroc Vert (PMV) et l’expertise du groupe français Avril.
Cependant, beaucoup pensent le pari plus risqué qu’il n’y parait à première vue. En effet, le pays ne dispose pas de la carrure nécessaire pour jouer dans la même division que les mastodontes de ce secteur, comme l’Espagne (1,5 millions de tonnes / an). Et même si les exportations marocaines ont récemment progressées (de 14 000 t en 2012 à 40 000 t en 2014), portées par la sécheresse qui a sévi partout ailleurs dans le bassin méditerranéen ou encore l’impact de la bactérie Xyllela fastidiosa sur les récoltes, il est peu probable que la tendance se maintienne. Surtout que « le monde entier est en train de se mettre à faire de l'huile d'olive, jusqu'en Chine » comme l’indique Najib Akesbi, professeur à l'Institut agronomique et vétérinaire à Rabat à la chaine française TV5.
En ce qui concerne le marché interne, l’huile d’olive peinera à faire son trou en raison de son coût presque prohibitif. «Même si la production augmente, elle restera 2 à 2,5 fois plus chère que l'huile de soja. C'est trop cher pour la grande majorité de la population» a poursuivi M. Akesbi qui dénonce un galop vers une impasse.
Aaron Akinocho
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.