(Agence Ecofin) - Pour les pays africains du pourtour méditerranéen, jamais le marché n’aura été aussi propice à la culture de l’olive. En effet, les cours de l’huile ont atteint leur niveau le plus élevé sur les dix dernières années en plafonnant à 4099,52 euros la tonne. Cette hausse est essentiellement liée aux difficultés que rencontrent les deux principaux producteurs de cette huile à savoir l’Espagne et l’Italie.
Si la nation ibérique assure d’ordinaire 45% de la production mondiale d’huile, elle serait bien en peine de fournir ce quota cette saison en raison de la sécheresse qu’elle connait actuellement. En ce qui concerne l’Italie, elle est aux prises avec la «Xyllla Fastidiosa», une bactérie qui a réduit de moitié la production du pays.
Le malheur des latins fait le bonheur des nord-africains qui, à l’instar de la Tunisie, en ont profité pour augmenter leurs exportations vers les pays européens. Les performances de Tunis, qui exporte 75% de sa production vers l’UE (environ 115 000 tonnes) suscitent l’envie de Rabat qui s’est donné cinq ans pour atteindre le niveau du numéro trois mondial. Et qu’importe s’il faudra que le royaume quintuple sa production ! Grâce à son Plan Maroc Vert, véritable locomotive de son économie agricole, le Maroc a déjà planté 1 million d’hectares d’oliveraie sur les 1,2 million d’hectare requis pour atteindre son objectif.
Alors que les prix de l’huile d’olive vierge sont passés de 24 dirhams le kilogramme à 35 dirhams en un an, l’engouement des producteurs est désormais à la hauteur des ambitions des dirigeants.
Aaron Akinocho
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