(Agence Ecofin) - Les responsables de l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), qui ont mené une abondante activité de lobbying auprès des pouvoirs publics l’année dernière afin de combattre les importations massives et frauduleuses des huiles végétales sur le marché camerounais, ont quelque peu retrouvé le sourire.
«Les entreprises de la filière ont recommencé à fonctionner à plus de 50%, bien que n’ayant pas encore retrouvé leur rythme de croisière (…) Les lourds investissements financiers réalisés en amont comme en aval à travers les banques, en vue d’accroître l’offre en huiles brutes et raffinées, sont quasiment sauvés», a déclaré Jacquis Kemleu Tchabgou, le secrétaire général de l’Asroc, au cours d’une conférence de presse organisée le 29 décembre 2015 à Yaoundé.
A l’origine de ce relèvement progressif observé dans la filière camerounaise des oléagineux, apprend-on, les mesures de sauvegarde prise par le gouvernement. En effet, face aux plaintes incessantes des raffineurs locaux dénonçant des importations massives, de surcroît en marge de la réglementation en vigueur, le secrétaire général des services du Premier ministre (PM) d’alors, Louis Paul Motaze, répercutant les instructions du PM dans une correspondance datée du 3 juin 2015, avait sommé le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, d’annuler toutes les autorisations d’importations des huiles végétales raffinées sur la base de la valeur transactionnelle délivrées par son département ministériel.
La même correspondance exigeait, par ailleurs, «l’application stricte du prix de référence (1500 FCfa par litre, Ndlr) pour toutes importations desdites huiles, y compris en régularisation sur les cargaisons déjà entrées sur le territoire national sur la base de ces autorisations irrégulières».
Grâce à ces mesures, souligne Koulou Ada, le président du Comité de régulation de la filière des oléagineux, les unités, qui avaient vu leurs capacités de production dégringoler de 70 à 30% au plus fort de la crise, ont pu récupérer au moins 20% de leurs capacités à fin 2015.
Pour rappel, les raffineurs des oléagineux revendiquent des investissements cumulés d’environ 620 milliards de francs Cfa sur le territoire camerounais. Selon l’Asroc, les entreprises recensées dans cette filière emploient plus de 50 000 personnes dans le pays.
BRM
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