(Agence Ecofin) - L’Agence sud-africaine du nucléaire (Necsa) a tenu à démentir la rumeur selon laquelle la Russie serait favorite dans les appels d’offres lancés pour la construction des 9 600 MW de centrales nucléaires. « La Russie n’est pas le favori, elle ne l’a jamais été », a martelé Phumzile Tshelane (photo), le directeur de l’agence, pour faire cesser les supputations survenues suite aux rencontres entre Jacob Zuma et son homologue russe.
Selon le responsable, la course est d’autant plus ouverte que le pays ne désire pas construire les centrales sur la base du modèle BOO (Build, Own, Operate) privilégié par le candidat russe. Selon ce système, l’entreprise possède la centrale qu’elle construit et exploite.
La nation arc-en-ciel compte plutôt accroitre son savoir-faire nucléaire, créer des emplois supplémentaires et réduire les coûts. Elle désire par exemple que le tiers, voir la moitié des constructions, se fasse sur son sol, ce qui exclut aussi le modèle clé en main utilisé par le Français Areva en Finlande. Est également exclu le modèle appliqué par la compagnie française en Chine où Toshiba a acquis la technologie nucléaire avant de construire les centrales nucléaire chinoises.
Au demeurant, le modèle qui correspond le mieux aux attentes de la première économie africaine est le BOOT (Build, Own, Operate, Transfert) appliqué par le Sud-Coréen Kepco et en vertu duquel la propriété de la centrale sera transférée au pays client après un certain délai d’exploitation par l’entreprise. Mais là encore l’appel d’offres reste ouvert et accessible à tous les candidats.
Phumzile Tshelane a, en effet, tenu à préciser qu’aucun des pays avec lesquels des mémorandums d’entente ont été signés dans le domaine du nucléaire (Russie, France, Chine, Corée du Sud et Etats-Unis d’Amérique) n’obtiendrait un contrat unique relatif à la construction d’une centrale d’une capacité de 9 600 MW. Le premier contrat sera relatif à un nombre de centrales compris entre 1 et 3, avec environ 10 contrats envisagés.
La mise en œuvre de ce programme nucléaire sud-africain, d’un coût estimé à 100 milliards $, soulève une controverse dans le pays où le renouvelable est l’option privilégiée de plusieurs personnes.
Gwladys Johnson