(Agence Ecofin) - Au Ghana, le torchon brûle entre les producteurs d’anacarde et les transformateurs nationaux de la noix. Ces derniers ont récemment exigé du gouvernement de placer un embargo sur les exportations de noix de cajou afin de résoudre le problème de manque de matière première auquel ils sont confrontés. Cette requête n’a pas manqué d’irriter les producteurs qui y voient une manœuvre des transformateurs de contrôler les prix et de ne pas s’aligner sur les cours internationaux de la denrée.
«La présente compétition qui oppose les différentes parties pour l’achat des noix brutes représente une bonne opportunité pour les fermiers de réaliser des profits conséquents.» a déclaré Anthony Kwaku Adu qui préside l’association nationale des producteurs d’anacarde. Mais si le prix de l’anacarde a progressé de 166% en deux ans en passant de 1,5 cedi à 4 cedis/kg, le pays a vu 11 de ses 12 unités de transformation fermer leurs portes, et la dernière de ces infrastructures tourne en dessous de ces capacités. Pour les producteurs cependant, la solution ne réside pas dans un embargo, mais dans l’adoption de mesures susceptibles de booster la production afin de satisfaire tous les acteurs de la filière.
Le Ghana qui ne produit que 65 000 tonnes de la noix dispose d’une capacité de transformation de 70 000 tonnes. Le pays commercialisait annuellement entre 150 000 tonnes et 200 000 tonnes de la noix grâce aux importations en provenance de la Côte d’Ivoire. Le secteur n’est entré en crise qu’avec la mesure du voisin éburnéen d’interdire les exportations de la noix via ses frontières terrestres en 2013. Une décision qui a confronté l’anacarde ghanéenne aux faiblesses de son modèle.
Aaron Akinocho
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.