(Agence Ecofin) - Un vent de panique difficilement contenu a traversé la clientèle d'Ezi Savings & Loan, un établissement de microfinance basé au Ghana, lorsque ses épargnants se sont massivement rués à ses guichets afin de retirer leurs dépôts, après, selon les dirigeants de cet établissement financier, que des rumeurs aient circulé mentionnant sa fermeture imminente, une situation devenue courante dans le pays.
Selon Tinawura Ivy Satuh, la responsable marketing de l'établissement, tout serait parti d'un problème avec la connexion internet qui est devenue défaillante après le changement opéré sur le partenaire fournissant l'accès, une situation qui a rendu plus difficile la réalisation de certaines opérations au profit de la clientèle. Le clou de l'intrigue est survenu sur une mésentente entre Ezi Savings et un de ses bailleurs sur l'espace occupé par une de ses agences qui a pris des allures d'évictions, et donc de défaut de paiement.
Le mouvement de retraits massifs est parti de cette agence se répandant très rapidement dans l'ensemble de son système d'agences. Dans l'immédiat, les responsables de cette structure s’évertuent maintenant à calmer le jeu en prenant le soin de faire une distinction entre les gros opérateurs et ceux qui réagissent face à la rumeur. « Nous connaissons nos clients et nous avons étudié leur mode d'épargne. Nous avons une idée juste de leurs transactions, et pouvons voir que certains clients vont au-delà et effectuent des retraits soudains en raison des craintes d'une faillite de notre part, nous essayons de les calmer », a expliqué madame Satuh.
Une façon de faire qui n'arrange pas tous les clients, dont certains aujourd'hui se plaignent du fait de ne pas pouvoir disposer de leur argent depuis près de deux semaines. Présentés comme des alternatives au système bancaire traditionnel, les établissements de microfinance ne sont pas toujours parvenus à jouer, en Afrique, leurs rôles d'accompagnement de la très petite économie, avec à la clé la faillite par centaine de plusieurs d'entre elles qui ont aussi souvent absorbé les dépôts de leurs épargnants.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.