(Agence Ecofin) - On en sait un peu plus sur l’affaire des deux journalistes français qui ont été mis en examen par le tribunal de Paris qui les soupçonne de tentative de chantage et d’extorsion de fonds au Maroc. Placés en détention le 27 août dernier puis libérés, Eric Laurent et Catherine Graciet ont donné leur version des faits dans la presse française. Le Monde, pour le premier. Le Parisien, pour la seconde.
Les 2 journalistes nient avoir exercé un quelconque chantage sur le Palais royal marocain. Par contre, ils reconnaissent avoir succombé à la « tentation » de l’argent proposé par les autorités pour la non-publication du livre compromettant qu’ils préparent sur le roi Mohammed VI. Eric Laurent explique qu’il avait appelé le Palais marocain et avait demandé à parler au secrétaire du roi, Mounir El Majidi, dans le but de recouper des informations. Mais plus tard, un émissaire lui a été envoyé, à savoir l’avocat marocain Hicham Naciri qui l’a contacté pour un rendez-vous à Paris. Le journaliste ajoute que c’est au cours de cette rencontre que la proposition de 3 millions d’euros lui a été faite contre la non-publication du livre.
« Au moment de la première rencontre, il amène cette idée. Et là, je dis, mais sans y croire : « Si vraiment on arrête de faire le livre, étant donné le sujet, écoutez... trois [millions d’euros] », a expliqué Eric Laurent dans les colonnes du Monde. Il poursuit : « Je me suis dit qu’un livre de plus ou de moins, cela n’enlèverait rien à ma satisfaction personnelle. Comme je n’avais pas l’esprit de vindicte, j’ai dit… voilà. C’est une tentation, pas un chantage. » Sur l’enregistrement de ses propos, le journaliste dit qu’il a été piégé par la partie marocaine qui n’a révélé qu’une partie des entretiens de manière à l’accabler. Quant à Catherine Graciet, elle parle d’un « accès de faiblesse », avant d’ajouter : « c’est humain, non ? Chacun se demande ce qu’il ferait de sa vie avec 2 millions d’euros. »
Le livre au centre de l’affaire porte sur l’héritage laissé par le défunt roi du Maroc, Hassan II, ainsi que sur les affrontements au sein de la famille royale concernant cet héritage. Il est également question du train de vie dispendieux et des dérives mis à l’actif de cette famille. Des faits suffisants pour « ébranler » la monarchie marocaine, prévient Eric Laurent.
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