(Agence Ecofin) - Au Cameroun, les trois journalistes inculpés par le Tribunal militaire sont désormais sous le coup de plusieurs mesures d’interdiction. Des mesures prises à l’issue de leur audition par le commissaire du gouvernement, ce 28 octobre 2014. Les journalistes sont poursuivis pour n’avoir pas transmis aux autorités administratives et judiciaires des informations susceptibles de nuire à la sécurité de l’Etat, qu’ils avaient en leur possession.
Les trois journalistes sont Rodrigue Tongue du quotidien Le Messager, Félix Cyriaque Ebole Bola du quotidien Mutations et Baba Wamé enseignant de journalisme. Chacun d’eux a été notifié d’une ordonnance d’assignation à résidence. Plus en détails, ils ne peuvent guère sortir du pays. Ils ne sont pas autorisés à passer plus de 15 jours hors de la capitale Yaoundé, sans l’avis préalablement favorable du commissaire du gouvernement. Ils ne sont pas autorisés à faire des déclarations publiques. Toute violation de ces prescriptions les expose à une mise en détention immédiate à la prison centrale de Yaoundé. D’ailleurs, pour repartir libre ce 28 octobre, chacun des trois journalistes a dû présenter deux personnes garantes de sa liberté.
Il y avait une foule de confrères au Tribunal militaire de Yaoundé. D’aucuns sont partis de l’intérieur du pays. Bien que munies des badges de visiteurs, toutes les personnes venues pour cette audience ont été sommées de quitter les lieux. Mais les hommes des médias ont refusé de s’exécuter, s’indignant des poursuites engagées contre leurs confrères qui ont tout simplement refusé de publier des informations, selon Haman Mana, le directeur de la publication du quotidien Le Jour, par ailleurs président de la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun (Fédipresse). Il ajouté qu’on a tout simplement décrété « la mort du journalisme au Cameroun ».
Les trois journalistes inculpés sont accusés d’avoir reçu des documents provenant du notaire Me Abdoulaye Harissou, incarcéré pour « outrage au président de la République », « révolution contre la patrie et hostilité »,« complicité d’assassinat » et « port et détention illégale d’armes de guerre ».
Assongmo Necdem
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