(Agence Ecofin) - Le journaliste Rémy Pigaglio n’est jamais sorti de l’aéroport du Caire, en Egypte, où son avion a atterri le 23 mai 2016. Les autorités de l’aéroport lui ont refusé l’entrée dans le pays alors qu’il y exerce depuis 2 ans comme correspondant de 2 médias français : le journal « La Croix » et la radio RTL. Rémy Pigaglio avait pourtant un visa de journaliste pour 6 mois, accordé par le Centre de presse national.
Dans son témoignage, Rémy Pigaglio indique que son passeport et son téléphone portable lui ont été retirés, puis il a été conduit dans une zone aéroportuaire jusqu’au lendemain mardi. Malgré les discussions avec l’ambassade de France, le journaliste a été embarqué dans un vol en direction d’Istanbul, en Turquie.
« Rien ne m’a été confisqué et je n’ai pas été maltraité. Aucun interrogatoire n’a été mené. Et je n’ai jamais su, et ne sais toujours pas, pourquoi cette décision d’interdiction d’entrer sur le territoire a été prise », raconte Rémy Pigaglio. Il ajoute : « plusieurs éléments semblaient indiquer que les renseignements égyptiens étaient à l’origine de la décision d’expulsion. »
Le ministère français des Affaires étrangères a réagi dans un communiqué : « la France regrette vivement cette décision des autorités égyptiennes. » Il y a aussi la dénonciation des correspondants français en Egypte. Ils ont publié un communiqué critiquant « la répression grandissante par les autorités des médias égyptiens et étrangers : surveillance, intimidation, arrestation, refoulement, expulsion, détention ».
L’expulsion du journaliste Rémy Pigaglio intervient alors que le 1er mai dernier, la police est entrée de force dans le siège du Syndicat égyptien des journalistes, pour en extraire 2 d’entre eux, accusés de « complot » contre l’Etat. Ils avaient participé à une manifestation contre la décision du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi qui, en avril dernier, a rétrocédé 2 îles de la mer Rouge à l’Arabie Saoudite. Dans un article publié par « La Croix », Rémy Pigaglio indiquait que 29 journalistes seraient emprisonnés en Egypte, selon le syndicat.
Lire aussi:
Palais du Pharo, Marseille, France - Explorer, Investir, Réussir.