(Agence Ecofin) - « Je suis allé au tribunal aujourd’hui pour faire face à 9 accusations de diffamation criminelle. J’en suis parti avec 15 autres supplémentaires », a déclaré le journaliste angolais Rafael Marques de Morais, ce 24 mars 2015, au sortir de la première audience du procès dans lequel il est poursuivi par 7 généraux de l’armée d’Angola, pour « dénonciation calomnieuse ». L’affaire qui se déroule à huis clos a été renvoyée au 23 avril prochain.
Les ennuis judiciaires du journaliste Rafael Marques de Morais font suite à son livre intitulé « Les Diamants du sang : torture et corruption en Angola », publié depuis 2011.
Il dénonce les crimes contre l’humanité cautionnés, et parfois commandités, selon lui, par les généraux de l’armée dans la région minière des Lundas, au Nord-est de l’Angola.
Parmi les plaignants, il y a le général Hélder Vieira Dias, ministre d’État et patron de la « Casa Militar » de la présidence de la République. Il est le bras droit du président José Eduardo dos Santos. Les plaignants exigent des dommages et intérêts de 1,2 million de dollars Us. Rafael Marques risque jusqu’à 9 ans de prison.
Le tribunal a décidé que le procès se déroule à huis clos. Mais ce 24 mars, des jeunes sont venus soutenir le journaliste. Il y a eu des échauffourées avec la police. Rafael Marques est connu pour ses dénonciations sur son site Maka Angola.
L’Ong Amnesty International a lancé une pétition en ligne en sa faveur. Plusieurs organisations ont également signé une lettre ouverte demandant un procès équitable. Il s’agit, entre autres, de Transparency International, Reporters sans frontières, le Comité pour la protection des journalistes, le Centre Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’homme ou encore l’Union panafricaine des avocats.
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