Le célèbre journaliste algérien Hocine Djebrane est mort

(Agence Ecofin) - Les anciens se souviennent encore de cette voix qui rapportait la guerre d’indépendance en Algérie pour RTL (Radio Télé Luxembourg). « C'était Hocine Djebrane qui vous parlait de Tunis...», concluait-il. L’homme ne se faisait presque plus entendre. Depuis 2 ans, sa santé était chancelante. Hocine Djebrane a finalement rendu l’âme ce dimanche 24 août 2014 à Paris. Agé de 82 ans, il a eu une carrière bien pleine.

Avant les années 60, l’Algérien Hocine Djebrane a connu les honneurs de grand journaliste à RTL, un « privilège » pour un Arabe. Mieux, il était de la carrure des plus grands de la presse française de l’après-guerre, notamment Pierre Lazarref de France-Soir, Hubert Beuve-Méry du Monde, Jean-Jacques Servan-Schreiber de L'Express ou Jean Daniel du Nouvel Observateur.

Né en Algérie, il embrassa le journalisme et décida de courir le monde. En France, il intègre RTL et finit rédacteur-en-chef adjoint, avant de devenir le correspondant de la chaîne pour la guerre d’Algérie. Il retourne à sa terre natale au lendemain de l’indépendance en 1962. Hocine Djebrane devient le patron de l'information de l’agence Algérie Presse Service (Aps). Le journaliste Ahmed Fattani rappelle cette ambition du défunt : « Mon rêve était d'en faire la meilleure agence du monde arabe et de l'Afrique. » Mais l’aventure tourna court.

Hocine Djebrane poursuivit son chemin comme conseiller du ministre de l’information et de Culture de l’époque, Mohamed Seddik Benyahia. Plus tard, le journaliste retourne à ses amours, pour être le rédacteur-en-chef du journal El Moudjahid.

Au quotidien Liberté où il est le directeur de la publication entre 1992 à 1994, Hocine Djebrane établit le record de tirage : avec 300.000 exemplaires/jour.

Le journaliste expérimenté qu’il a été s’est consacré à la formation, aussi bien dans les salles de rédaction qu’à l'Ecole de journalisme d’Alger.