(Agence Ecofin) - L’affaire ministère public contre Ahmed Abba, correspondant de Radio France international (RFI) au Cameroun a connu son épilogue le 24 avril 2017 au tribunal militaire de Yaoundé : 10 ans de prison et une somme de 55 millions de FCFA à titre des dépens. La somme représente ce que le ministère public a engagé dans ce procès depuis 23 mois et dans 18 audiences.
Dans le détail, le tribunal statuant en collégialité dirigée par le magistrat Edou Mewoutou, a déclaré dans un premier temps et à l'unanimité Ahmed Abba non coupable de faits d'apologie du terrorisme.
Mais, le journaliste a été déclaré coupable pour acte de non dénonciation d'actes de terrorisme et utilisation de produits issus du terrorisme. Le tribunal a interdit au condamné de faire des déclarations publiques et dans la presse. Il a été décidé qu’au cas où il ne paie pas les dépens, il sera exercé une contrainte par corps.
Pour l'heure, le juge a décidé que certains de ses appareils électroniques, laptop ou disque dur seront saisis pour exploitation. Et pour cause, le ministère public a réussi à démontrer que le correspondant de RFI a souvent été en contact avec des terroristes de Boko Haram. Qu’il échangeait souvent eux par téléphone et par mails. Aussi, Ahmed Abba, selon le tribunal aurait utilisé un téléphone portable ayant servi au groupe islamiste.
Alors que le commissaire du gouvernement, Nzie Pierrot Narcisse, exigeait la peine de prison à vie, Me Charles Tchoungang, de la défense, a plaidé le 20 avril dernier, pour une peine de moins de dix ans parce que selon lui, son client n’est que « un délinquant primaire ». Sans casier judiciaire. Et qui n’avait fait que son travail de journaliste en entretenant des sources parmi les éléments de la secte Boko Haram. Mais la défense n’a pas été suivie dans sa requête. Elle a décidé de faire appel de la décision de Edou Mewoutou.
S.A
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