Guinée : une journée sans presse est annoncée ce 9 février après la mort du journaliste El Hadj Mohamed Diallo

(Agence Ecofin) - Aucune information diffusée par quelque canal que ce soit. Tous les supports médiatiques seront muets durant 16 heures, ce 9 février 2016. L’ensemble de la Guinée sera privée d’informations entre 6 h-22h.

Ce sera la journée sans presse, au lendemain de la mort du journaliste El Hadj Mohamed Diallo (photo), enterré ce dimanche 7 janvier. Le reporter du journal en ligne Guinee7.com a été mortellement atteint d’une balle, le vendredi 5 février, au siège du parti Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg). Le professionnel âgé de 30 ans couvrait les affrontements entre militants de la principale formation politique de l’opposition. L’enquête judiciaire n’a pas encore dévoilé les auteurs de ce crime.

Avant la journée sans information, la presse guinéenne annonce une marche pacifique ce lundi 8 février, allant du pont du 8 novembre jusqu’au ministère de la Justice. Vêtus de blancs, les manifestants s’arrêteront devant le palais présidentiel et le siège de l’Assemblée nationale (le palais du peuple). Ils scanderont les slogans suivants : « Journaliste tué ! Un mort de trop ! Un mort de plus ! Un mort de trop ! Nous réclamons justice ! ».

Ces actions sont soutenues par plusieurs organisations professionnelles, notamment l’Union des radiodiffusions et télévisions libres de Guinée (Urtelgui), l’Union de la presse libre de Guinée (Uplg), l’Association guinéenne des éditeurs de la presse indépendante (Agepi) ou encore l’Association guinéenne de la presse en ligne (Aguipel). Une commission a été mise en place pour organiser les actions entreprises.

L’objectif de cette mobilisation est expliqué par la chargée de la communication au sein de cette commission. « On n’informera pas ce jour la population. Il faut qu’elle sache que ce qui est arrivé nous a fait mal. Il faut que les politiques essaient de sursoir à la violence à leurs sièges. Vous rendez-vous compte, notre confrère est tombé au cours d’une réunion ! Je vous laisse imaginer ce qui peut se passer dans une manifestation. Logiquement, on peut récolter plusieurs morts. Alors, il faut qu’on interdise cela. La mort d’Elhadj Mohamed Diallo devra être la dernière », a déclaré Mame Fatoumata Diallo qui est journaliste pour le site d’information Guineenews.org.