(Agence Ecofin) - Malgré les défis monétaires et politiques que traverse l'Egypte, deux entreprises basées dans ce pays ont décidé de tester le sentiment des investisseurs sur le marché international des capitaux.
Banque Misr, une compagnie financière à capitaux publics, sollicite des prêts pour 360 millions $, répartis en une tranche conventionnelle et une autre islamique, avec une maturité de 5 ans.
Pour sa part, Etissalat Misr, filiale du groupe émirati Etissalat souhaite mobiliser de 278 millions $, avec une maturité de 7 ans.
Le défi, avec ces deux opérations, c’est que, malgré la stabilité et la confiance retrouvées aux yeux des investisseurs internationaux, l'Egypte demeure un pays risqué et les taux servis pourraient se situer entre 4,5% et 5% au-dessus du LIBOR (taux interbancaire sur le marché financier de Londres). Ces deux emprunts seront donc un test pour toutes les autres entreprises égyptiennes qui souhaiteront mobiliser des ressources en dollars.
Convaincre les investisseurs ne sera pas évident. Etissalat Misr a couvert ses risques de liquidité en devise, avec ses revenus de roaming et d'interconnexion internationale qui lui sont reversés en dollars.
Banque Misr ne bénéficie pas de tels atouts, et devrait concéder un taux plus important, malgré l'appui que lui confère la protection de l'Etat égyptien, son principal actionnaire, et dont la notation par Standard & Poor's a été récemment améliorée.
La question de la stabilité politique reste toutefois incertaine. L'Egypte, pour obtenir le prêt de 12 milliards $ du FMI, a dû accepter de mettre en œuvre des politiques aux effets sociaux difficiles pour les ménages.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.