La presse tchadienne est mécontente de ne pouvoir filmer le procès d'Hissène Habré

(Agence Ecofin) - Le procès de l’ex-chef d’Etat tchadien, Hissène Habré, a débuté ce 20 juillet 2015 à Dakar au Sénégal. Hormis la cérémonie d’ouverture que toute la presse a pu filmer, seule la Radiodiffusion télévision sénégalaise (Rts) sera autorisée à tourner des images au palais de justice. L’annonce de cette mesure n’a pas du tout été appréciée par les journalistes tchadiens présents à la conférence de presse donnée le 14 juillet dernier par la juridiction chargé de juger Hissène Habré, à savoir les Chambres africaines extraordinaires (Cae).

« Cette décision est une censure quant à l’histoire que nous devons raconter au peuple tchadien. Il ne s’agit pas de nous forcer à montrer les images que la Rts sélectionnera pour nous. Nous refusons cela. Ce procès est historique, cela ne concerne pas seulement ces personnes qui sont parties civiles, mais toute la population, puisqu’on a tous participé à l’effort de guerre. Je trouve scandaleux qu’un consortium confisque cette histoire-là », a expliqué le réalisateur tchadien Haroun Mahamat Saleh (photo), qui s’adressait au consortium chargé d’assurer la communication des Cae.

Une interpellation à laquelle le responsable de la communication, Marcel Mendy, n’a pas répondu, rapporte le site web Dakaractu. Selon le site, le journaliste de la Rts, Amadou Samba M’bow, a tenté une explication mais a suscité la colère de ses confrères tchadiens. Ceux-ci lui alors répondu qu’il n’avait pas de leçons à donner à qui ce soit, car ne sachant rien, ni du procès Hissène Habré, ni de l’histoire du Tchad.

Hissène Habré est inculpé pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture qui remontent à l’époque où il était à la tête de l’Etat tchadien (1982-1990).

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