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La Haute cour britannique statue sur le contentieux entre le fonds souverain libyen et Société Générale  

  • Date de création: 19 mai 2016 12:31

(Agence Ecofin) - La Haute Cour britannique entame ce jeudi 19 mai l’examen d’un contentieux opposant le fonds souverain libyen à la Société Générale autour de supposés pots-de-vin versés par le groupe bancaire français à la société d'un intermédiaire proche de la famille Kadhafi.

La Libyan Investment Authority (LIA) accuse Société Générale d’avoir versé des dessous de table d’un montant de 58,5 millions de dollars à une société domiciliée au Panama, appelée Lenaida, pour l’aider à endosser des transactions contestées, réalisées entre fin 2007 et 2009, soit plusieurs années avant la chute de Mouammar Kadhafi.

 Officiellement, ce montant était censé représenter une rémunération relative aux services de conseil attachés à ces transactions fournis à la Société Générale par Leinada, qui était contrôlée par un supposé proche de l’un des fils de Kadhafi, l'homme d'affaires libyen Walid Giahmi.

Le fonds souverain libyen affirme cependant que, ni Leinada, ni Giahmi n'ont fourni le moindre service légitime à Société Générale.

Les transactions contestées portent sur des placements de produits dérivés qui «ont perdu la quasi-totalité de leur valeur à cause de la crise financière».

LIA réclame aujourd’hui un  dédommagement de 2,1 milliards de dollars à Société générale. L'audience qui se tient aujourd’hui pourrait donner des indications sur le calendrier d'un procès qui devrait avoir lieu en janvier 2017. Contactés par Reuters, les différents protagonistes de ce contentieux n’ont pas souhaité faire de commentaires.

Dans son rapport annuel publié en mars, Société Générale avait cependant réfuté les accusations du fonds souverain libyen ainsi que toute tentative de remettre en question la légalité de ces investissements.

Outre Société Générale, LIA a aussi engagé des poursuites judicaires à Londres contre

Goldman Sachs. La banque d’investissement américaine est accusée d’avoir poussé le fonds à conclure «9 transactions à base de produits dérivés» qui se sont révélées «inappropriées» à cause de la crise. Goldman Sachs s'en défend et conteste l'action engagée par le fonds souverain.

Créé en 2007, LIA a pour mission de faire fructifier les revenus du pétrole qui avaient été jusque là confiés à la Banque centrale libyenne et étaient très faiblement rémunérés. 

Très mal noté en matière de transparence-gouvernance (6 sur 100), le fonds a réalisé plusieurs investissements sur le continent africain. Il dispose notamment d'actifs dans les télécommunications en Côte d'Ivoire, au Niger et en Guinée, ainsi que dans les secteurs de l'hôtellerie (Ouganda), du textile ou du commerce de détail (Kenya, Ouganda).

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